Si l'opération de vaccination contre la fièvre aphteuse a déjà été lancée, a contrario celle antipeste des petits ruminants peut prendre encore quelques semaines. C'est le ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche qui l'a annoncé jeudi, à partir de Constantine. En marge des travaux d'un séminaire national consacré au développement de la filière céréalière, Abdelkader Bouazghi a indiqué, lors d'une conférence de presse, que «les premiers lots de vaccin contre la peste des petits ruminants seront disponibles d'ici à la fin du mois de janvier. Le gouvernement a pris des mesures d'urgence pour l'acquisition de grandes quantités de vaccin pour surpasser l'épidémie». Face à cette maladie virale qui sévit dans les Hauts-Plateaux depuis octobre dernier, la vaccination des cheptels a pris du retard, plongeant dans le désarroi les éleveurs des régions infectées. «Les dispositions administratives relatives à l'acquisition de ces vaccins ont été finalisées», a expliqué le ministre qui s'est abstenu d'indiquer le coût de cette opération. Le vaccin, rappelons-le, demeure le seul rempart contre cette infection très contagieuse qui s'attaque principalement aux ovins et caprins. En attendant le traitement sanitaire, une stratégie préventive a été mise en amont pour circonscrire la propagation à travers l'ensemble du territoire. «Des mesures d'urgence préventives ont été prises sur l'ensemble du territoire national, dont la désinfection, l'interdiction de transfert de cheptel entre wilayas avec un regard attentif sur les frontières», a rassuré M. Bouazghi. Il est aussi question de la fermeture des marchés aux bestiaux. Au moment où le ministre égrène un chapelet de dispositions pour stopper, sinon ralentir cette épidémie, le plus grand marché hebdomadaire aux bestiaux de l'est du pays, celui de Khroub en l'occurrence, n'a pas encore été fermé. Les services compétents attendent la décision du wali, nous a-t-on affirmé. Concernant la vaccination des cheptels contre la fièvre aphteuse, cette opération bat son plein, selon toujours le premier responsable du secteur : «Les mesures préventives ont été lancées dès l'apparition des premiers cas de cette maladie, qui peut toucher n'importe quel pays.» L'heure n'est pas encore au bilan, mais bon nombre d'éleveurs, notamment dans les wilayas d'El Bayadh, Laghouat, Djelfa et M'sila, assistent impuissants depuis trois mois à la décimation de leurs troupeaux. Le préjudice financier subi se chiffre certainement à des millions, qu'ils ne pourront peut-être jamais récupérer. «Les éleveurs assurés touchés par l'épidémie seront indemnisés par la Mutuelle agricole, pour les autres, l'Etat évaluera les pertes avant de les compenser», a affirmé Abdelkader Bouazghi. La peste des petits ruminants se propage par contact étroit entre animaux, notamment par inhalation de fines gouttelettes libérées dans l'air par la toux et les éternuements des animaux infectés. Elle n'est pas dangereuse pour l'homme.