La demande mondiale de pétrole devrait connaître une petite hausse, si l'on en croit les rapports mensuels rendus publics, aussi bien par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), l'Agence américaine de l'énergie (AAE) que par l'Agence internationale de l'énergie (AIE). Selon le rapport mensuel de l'Opep du mois de mars, la demande mondiale de pétrole pour l'année 2010 devrait connaître une hausse de 1,1% soit 0,9 million de barils par jour par rapport à 2009. Cette demande serait de 85,2 millions de barils par jour en 2010, contre une prévision de 85,12 millions faite au mois de février passé. De son côté, l'AIE a rendu publiques des prévisions plus optimistes que celles de l'Opep. Dans son rapport mensuel, l'AAE de l'énergie a estimé la demande mondiale de pétrole pour l'année 2010 à 1,5 million de barils par jour, contre une précédente estimation de 1,2 million. Ce relèvement de l'estimation de la demande mondiale est dû au fait que l'Agence a relevé ses prévisions de croissance économique mondiale. L'AAE va plus loin en affirmant que « cette meilleure croissance de la consommation de pétrole en 2010 soutient l'idée d'un prix du brut fermement au-dessus de 80 dollars cet été, et elle est compatible avec une réduction supplémentaire des stocks de pétrole commerciaux ». A ce propos, elle mise sur un baril de pétrole en moyenne à 80,06 dollars pour l'année 2010 avec un niveau de 82 dollars en moyenne d'ici à la fin de l'année et un niveau de 85 dollars d'ici à la fin de l'année 2011. Les prévisions de la demande mondiale de pétrole de l'AIE pour l'année 2010 sont plus élevées que celles faites par l'Opep ou l'AAE. En effet, pour l'AIE, la demande mondiale de pétrole pour l'année 2010 sera de 86,6 millions de barils par jour contre 85 millions en 2009. La hausse de la demande serait ainsi de 1,6 million de barils par jour en 2010, soit une augmentation de 1,8% par rapport à 2009. Pour l'AIE, la hausse de la demande en Chine sera la plus élevée avec le tiers de l'augmentation. Les prévisions de l'AIE, rendues publiques vendredi, ont eu une influence directe sur le marché. Le baril de pétrole gagnait environ 0,5 dollar par rapport à la clôture de la veille. Le prochain événement important pour le marché sera la prochaine conférence ordinaire de l'Opep qui doit se tenir le mercredi 17 mars, à Vienne. A ce propos, jeudi, le président en exercice de l'Opep, le ministre équatorien du pétrole, Germanico Pinto, a déclaré que « lors de la prochaine réunion de l'Opep, aucun changement de politique ne sera nécessaire ». Le plafond actuel de production est de 24,84 millions de barils par jour. Pour lui, « la reprise aux Etats-Unis et dans le monde va s'accompagner d'une hausse de la demande, mais cela ne devrait pas influer sur les prix du pétrole ». Pour le président de l'Opep, les prix, qui se situent dans une fourchette située entre 70 et 80 dollars, ne devraient pas changer. Hier, sur le marché new-yorkais, le pétrole était à 82,60 dollars le baril, tandis que le brent était à 80,76 dollars.