La cérémonie solennelle, quoique médiatisée, est passée presque dans l'anonymat, vu qu'elle a coïncidé avec l'Aïd El Adha. Une première attribution sur un quota total de 460 unités, réalisées dans la cadre du programme du président de la République, qui a suscité un optimiste prudent de la part des enseignants des universités qui n'ont cessé de réclamer depuis des mois leurs droits de bénéficier de ces logements. «Pour le moment, les enseignants n'ont bénéficié d'aucun logement, car les services de la wilaya et la direction de logement ont livré 90 logements au secteur, soit l'université des Frères Mentouri (Constantine1) qui préside la commission de logement de fonction (de wilaya)», a déclaré Nabil Dib, porte-parole de la coordination indépendante des enseignants des trois universités de Constantine (1, 2 et 3), ainsi que ceux de l'université des sciences islamiques et de l'Ecole normale supérieure (ENS). Notre interlocuteur soulève que la coordination a émis des réserves sur cette opération. «Lors de la visite du wali de Constantine au chantier, on s'est mis d'accord sur la livraison de 130 logements le 31 août et non pas 90. Et puis, les travaux de finition et d'aménagement ont été menés à la hâte, notamment le goudronnage et les espaces verts», poursuit-il. La coordination des enseignants ne cache pas son inquiétude au sujet de la réalisation des 100 logements du 3e chantier ainsi que pour le travail de la commission du logement présidée par le recteur de l'université Constantine 1. «La liste des bénéficiaires a été finalisée il y a déjà quelques mois, cependant on n'a pas voulu l'afficher, semant ainsi le doute et la confusion chez les enseignants concernés, sans oublier que le taux de réalisation dépassant les 65% voire 100% pour le cas des 90 unités livrées au secteur, tandis que l'instruction du ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique exige la livraison immédiate des préaffectations juste après l'achèvement des 40% des logements», insiste Nabil Dib. Le plus important dans ce dossier qui traîne depuis 2015 a été la décision plus réaliste des autorités de la wilaya d'attribuer les quotas achevés sans attendre la finition des 460 logements. Il a été établi ainsi de livrer les logements selon un planning, soit une première tranche de 130 logements (90 logements + 40 logements) le 31 août 2017, puis un second quota de 50 logements le 30 septembre, soit un total de 180 logements à fin septembre. Le reste, soit 280 logements, devra être distribué avant le 31 décembre. Mais tout cela demeure tributaire de l'engagement des entreprises affectées sur le terrain et aussi le suivi rigoureux des travaux. Tout en restant confiants au sujet des mesures prises par le wali de Constantine, notamment pour la cadence des travaux, les enseignants concernés demeurent toujours vigilants dans l'attente d'une sortie définitive du tunnel. Pour rappel, le projet en question concerne la réalisation de 460 logements de fonction situés à proximité de l'université Salah Boubnider (Constantine 3), alors que le nombre initial des demandes est de 720. Le projet confié à plusieurs promoteurs connaît des perturbations depuis son lancement en 2012. Les enseignants concernés organisés au sein d'une coordination indépendante n'ont cessé de manifester pour revendiquer leurs attributions et bénéficier de ces logements qui ont été au centre de toutes les convoitises. On ne peut aborder le problème des attributions de ces logements de fonction sans évoquer les tiraillements que l'université de Constantine a connus ces derniers jours entre différentes parties et concentrés sur les critères fixés pour en bénéficier. Il y a quelques jours, des voix se sont élevés pour réclamer l'affichage officielle des listes et l'exclusion des enseignants inscrits pour bénéficier de ces logements de fonction, et qui sont déjà des souscripteurs au programme de logements AADL2, alors que les concernés s'opposent fermement à cette mesure avançant la note du ministère de tutelle autorisant cette procédure, à condition que les souscripteurs à l'AADL2 signent un engagement pour libérer le logement de fonction de l'université après avoir bénéficié d'un logement sous d'autres formules. Ils justifient aussi que cette note a été adoptée aussi dans d'autres universités algériennes, mais elle continue d'animer la polémique à Constantine. La situation, qui connaît de multiples tergiversations au sujet de l'interprétation de cette note émanant du ministère, est devenue un véritable casse-tête pour la commission de wilaya du logement universitaire qui planche sur les listes des attributaires dans un climat tendu.