C'était lors de son intervention au deuxième séminaire sur la sensibilisation du personnel des collectivités locales aux énergies renouvelables, organisé hier pour les 15 wilayas de l'Est à Constantine. Saïd Daïf a stipulé que sur l'échelle locale, il est possible de réduire les charges, de renflouer les recettes par le biais de mécanismes, dont l'efficacité énergétique. «Les collectivités peuvent utiliser les ampoules à basse consommation ou encore de l'énergie solaire pour le chauffage des administrations et des écoles, ainsi que pour le transport. Cette stratégie réduira la facture inhérente à 40 voire 50%», a-t-il détaillé en donnant l'exemple en la matière de la commune de Boufarik, près Alger. Devant les 120 cadres dont des chefs de daïra et secrétaires généraux, le représentant du CDER a rappelé la stratégie nationale concernant les énergies renouvelables qui, à ses yeux, contribue efficacement à atténuer la crise économique et celle climatique : «L'Algérie dispose d'un gisement d'ensoleillement de 2300 à 3900 heures/an, de réserves énergétiques éoliennes de 37%, de 240 sources thermiques et d'une biomasse importante, car 13 à 14 millions de tonnes de déchets vont aux décharges au lieu d'être transformés.» Et d'insister sur le volet industriel qui est pour l'heure peu développé et se résume à une usine de panneaux photovoltaïques à Bordj Bou Arréridj et une autre de batteries de stockage. Ce constat reflète la trajectoire du plan national des énergies renouvelables qui est fluctuant depuis 2002. Selon le chercheur Majid Chiekh, du CDER — unité de Bou Ismail — le programme du secteur s'articule autour de deux pivots : l'économie de l'énergie qui vise la maîtrise de la rationalisation des énergies fossiles, et les énergies renouvelables comme solution de transition. Plusieurs chiffres sont égrenés pour éclairer l'assistance. Des statistiques d'ailleurs très révélatrices du retard enregistré dans le domaine. Il en ressort que jusqu'en 2015, 98% de la production électrique nationale est générée par les énergies conventionnelles, contre 1,3% seulement provenant du solaire et 0,7% de l'hydraulique. La consommation résidentielle représente 60% de la consommation nationale et elle est de 10% pour le secteur industriel. Un écart non négligeable comparativement aux pays européens qui consomment respectivement 30 et 45%, synonyme de rationalisation d'un côté et d'investissement dans le développement durable de l'autre. A l'horizon 2030, les projections visent à atteindre un taux de 40% de l'ensemble des énergies produites qui soit issu des énergies renouvelables. Selon le tableau présenté, 22 gigawatts d'énergie propre seront produits, à hauteur de 97% du photovoltaïque et 3% de l'éolien. Chaque wilaya aura son quota qui sera utilisé dans l'électrification, pompage, télécommunication et éclairage public.