Des centaines de personnes pénalisées même si beaucoup ont été informées à l'avance. Motif de la protestation des transporteurs : une promesse non tenue des autorités d'Annaba, wilaya, APC et direction des transports, celle d'autoriser les bus des lignes d'El Tarf, wilaya à l'est d'Annaba, de revenir après les travaux de réfection à la gare routière de Sidi Brahim proche de leur trajet alors que la nouvelle gare de Kherraza se trouve à 5 km plus à l'ouest en bordure de la voie express Annaba-Berrahal. Un problème qui avait déjà surgi à la livraison de cette nouvelle infrastructure en novembre 2015 avec le déplacement des arrêts de bus et de taxi sans qu'on ait pris soin d'assurer des navettes vers la ville. Selon les transporteurs d'El Tarf que nous avons contactés, les autorités de la ville, y compris le wali de l'époque, avaient assuré que les bus d'El Tarf reviendraient vers la gare de Sidi Brahim. C'est ce qui a apaisé les esprits. Les transporteurs d'El Tarf ont suspendu leur mouvement après des discussions avec la direction des transports d'El Tarf. Le directeur, M. Réda Allali, les a convaincus de reprendre le service et de négocier parallèlement avec les parties concernées. Il n'y a pas que les bus. Depuis plus d'un mois, les taxieurs collectifs interurbains d'Annaba imposent, souvent avec violence, une loi non écrite à leurs collègues d'El Tarf. Celle de cesser de prendre après 15h00 des passagers à partir d'El Tarf vers Sidi Brahim et vice-versa pour les taxieurs d'Annaba. C'est-à-dire si un taxi d'El Tarf ou d'Annaba arrive à destination, il fait demi-tour sans prendre de passagers. Avant cela et après une guerre fratricide de plusieurs mois, les «taxieurs» d'Annaba ont pu imposer leur volonté avec cette méthode dite de «Feragh ou daouar» (vide tes passagers et retourne) à partir de 17 h00. Les taxieurs d'El Tarf ont dû se soumettre, car les tentatives des autorités de la wilaya, et du ministère des Transports, pour faire respecter la loi se sont avérées vaines et on a du abdiquer devant une formule alambiquée, celle de fermer les yeux et de considérer que c'est une entente entre les syndicats de taxieurs. Les taxis qui ne se plient pas à la règle imposée sont renvoyés et interdits d'entrée à la gare de Sidi Brahim. Autrement dit, pratiquement tous ceux qui ne supportent pas cette énième humiliation. Les pouvoirs publics qui savent se montrer fermes lorsqu'ils le veulent n'ont pas bougé. C'est encore donner raison à ceux qui affirment que les responsables des transports sont tous en cheville avec les transporteurs lorsqu'ils ne sont pas eux-mêmes propriétaires de bus ou de taxi. Le directeur des transports d'El Tarf questionné à ce sujet nous a répondu que le problème a été pris en charge dès son apparition. Des réunions de coordination se sont tenues pour tenter de trouver une issue, mais il fallut s'en remettre à l'arbitrage du ministère et il est fort probable que cette question qui sera examinée le 4 mars à Alger apportera une solution qui sera applicaquée dès le 6 mars. Interrogé par la même occasion sur la subite augmentation des tarifs de taxis urbains, notamment à El Kala, qui sont passés de 70 à 90 DA la course, le DWT a répondu que c'est parfaitement légal, car si les tarifs des bus et taxis collectifs interurbains n'ont pas bougé, une augmentation de 5 DA par place a été en revanche autorisée pour cette catégorie de transporteurs.