Le wali d'Alger, Abdelkader Zoukh, a donné, dans le courant de la semaine passée, le coup d'envoi du système de régulation du trafic routier et des feux tricolores dits «intelligents» au niveau de la commune de Belouizdad, au titre d'un projet pilote de gestion centralisée du trafic routier assuré par une joint-venture algéro-espagnole dans le cadre d'une série de projets visant à moderniser la wilaya d'Alger. Intervenant lors d'une conférence de presse, en marge de sa visite d'inspection des projets de travaux publics et des transports à Alger, M. Zoukh a indiqué que le «lancement des travaux du projet de système de régulation du trafic routier intelligent et l'installation de feux tricolores au niveau de la commune de Belouizdad concerneront, dans une première étape 200 intersections sur un ensemble de 500 dans la wilaya d'Alger, et ce, en collaboration avec une société espagnole, en vue de résoudre le problème des embouteillages à Alger», précisant que «la réalisation de ce projet durera 25 mois». «Ce système intelligent de gestion dynamique du transport urbain vise à faciliter le trafic routier à Alger», a expliqué le wali. Et d'ajouter : «Il sera procédé en premier lieu à la collecte de données concernant la fluidité du trafic routier au niveau d'un centre spécialisé, à Kouba, à travers des caméras de surveillance et des puces magnétiques, pour que ces données soient ensuite analysées en vue de trouver les solutions idoines.» Il a affirmé que le lancement des travaux d'aménagement du rond-point de Clairval, menant vers Afripol en direction du rond-point du ministère des Travaux publics à Ben Aknoun (6 km), ainsi que la mise en service de la double voie située à la rue Mustapha Khalef (El Biar) s'inscrivent dans le cadre des projets en cours de réalisation, dépassant les 40. «Après avoir réceptionné le projet du parking d'El Biar (730 véhicules), plusieurs autres, dont les travaux avancent bien, seront réceptionnés également, à l'image des parkings d'El Madania (600 véhicules), Kouba (800) et Hydra (730)», a révélé encore le wali de la capitale. Le projet de réalisation d'une gare routière, au niveau de la commune de Bir Mourad Raïs, d'une capacité de 1000 taxis et bus, a accusé un retard, en raison de la faillite de la société espagnole qui était chargée des travaux dont l'achèvement a été attribué à une société algérienne, a indiqué M. Zoukh, qui a précisé que ses services poursuivront, en coordination avec ceux de la sûreté, la lutte contre le phénomène des parkings informels, qui défigurent le paysage de la capitale. Et d'ajouter que dans le cadre de l'encouragement à l'investissement privé, les services de la wilaya ont exigé des investisseurs ayant bénéficié du foncier réservé à la réalisation de plusieurs projets, tels que les hôtels, les crèches, les cliniques médicales et les restaurants, de prévoir des parkings pour les personnes véhiculées, afin de combler le déficit enregistré dans ce sens, estimé à 4000 sites. M. Zoukh a, en outre, rappelé que depuis le lancement des opérations de relogement en 2014, à ce jour, quelque 530 hectares de foncier dans la capitale ont été récupérés, dont une grande partie a été consacrée à la réalisation de différents projets de logements, ajoutant que la troisième phase de la 23e opération de relogement a été reportée en raison des mauvaises conditions climatiques et des chutes de pluie ces derniers temps, qui ont, à leur tour, empêché l'opération de réhabilitation de sites d'agglomérations concernés par cette opération. Il a, par ailleurs, annoncé que ces opérations seront prochainement entamées. Quant à la formule LPA (Logement promotionnel aidé), M. Zoukh a précisé que faute de foncier immobilier, la wilaya n'a pas encore entamé l'opération, notant que les maires, qui ont pris l'initiative de réceptionner les dossiers des citoyens souscripteurs, doivent assumer leurs responsabilités. Une solution ingénieuse Cette solution se veut une petite révolution en matière de régulation de la circulation routière. Plusieurs endroits de la capitale en ont été dotés, à titre d'essai, notamment dans les points qui présentent une congestion routière importante. Il faut savoir que des segments entiers de la capitale se muent, certains jours de la semaine, en enclaves hermétiquement fermées, qui ne permettent ni l'entrée ni la sortie des véhicules. Cette situation est aggravée par les mesures que les pouvoirs publics prennent, parfois délibérément, pour bloquer l'accès à la capitale des citoyens protestataires. Ces mesures policières, en plus d'être délictueuses, pénalisent les automobilistes, qui se retrouvent bloqués dans les embouteillages des heures durant. Les feux tricolores dits «autonomes» pourraient régler le problème de la densité de la circulation routière, mais ne peuvent pas empêcher les barrages filtrants de bloquer tout accès à la capitale. Rappelons que le premier feu autonome a été installé sur la route menant de la place des Martyrs à Bab El Oued. Leur fonctionnement est très simple. Ce sont des feux qui utilisent les trois couleurs prévues par le code de la route: le rouge, l'orange et le vert, mais qui ne nécessitent pas la présence d'agents de l'ordre pour réguler le trafic. Grâce à un logiciel informatique, les opérateurs peuvent programmer les durées de chaque feu en fonction de l'heure. Par exemple, si un nombre important de voitures empruntent l'axe Bab El Oued le matin, les opérateurs peuvent décider que le vert durera 1 minute, et ce, afin de désengorger le trafic et éviter ainsi les embouteillages. Le reste du temps, la durée peut être réduite à 40, voire à 30 secondes. Tout cela sans aucune intervention humaine. Dans d'autres parties de la capitale, notamment à l'est, des feux tricolores, récemment installés, présentent des dysfonctionnements qui pourraient s'avérer dangereux pour les automobilistes. D'autres ont été dégradés lors d'accidents de la circulation, mais n'ont jamais été remplacés.