Le gouvernement Ouyahia donne, depuis quelque temps, une image d'une équipe divisée. A chaque fois qu'un ministre fait une déclaration, il est vite contredit publiquement par un autre. Le dernier exemple en date est la déclaration du ministre délégué chargé des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, jeudi passé, lors d'une réunion au CNES. Ce dernier a exprimé publiquement son opposition au projet que veut lancer son collègue des Transports, Amar Tou, consistant à réaliser vingt tramways dans vingt villes du pays. Il a estimé qu'un tel projet n'était « pas nécessaire » et que « le coût de sa réalisation reviendrait cher aux caisses de l'Etat », avant de s'interroger : « Est-ce que les villes choisies sont vraiment dans le besoin de tramway », a rapporté El Khabar dans son édition d'avant-hier. Cette absence de convergence de points de vue au sein d'un même gouvernement, qui est censé afficher une solidarité, laisse croire que l'équipe dirigée par Ahmed Ouyahia souffre d'un manque de cohérence. Ça va dans tous les sens. Car ce n'est pas la seule fois où un ministre se désolidarise de son collègue. Avant cela, le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, Abdelhamid Temmar, avait plaidé pour le rapatriement d'une partie des réserves de change avant que le ministre des Finances, Karim Djoudi, ne défende le contraire. A. Temmar a été recadré également par le gouverneur de la Banque d'Algérie. Au-delà de savoir qui des deux ministres a raison ou a tort, les contradictions « des choix » à engager posent un sérieux problème quant à la gestion des affaires publiques car il s'agit là de questions stratégiques. Autre dossier sur lequel les membres du gouvernement n'arrivent pas à avoir une même position : l'exigence de la repentance de la part de la France. Alors que Belkhadem a fait de cette question son cheval de bataille, pour M. Ould Kablia, il s'agit « d'un combat d'arrière-garde » et « c'est un cheval qu'il n'enfourcherait jamais ».