Voilà une année déjà, le 15 mars 2004, disparaissait notre cher et regretté Abdelhamid Bendjahène. Les titres de la presse écrite et parlée étaient éloquents après son décès, comme a été éloquente sa carte de visite. Son œuvre aussi grandiose fut-elle, nous la connaissons. Mais l'homme, avons-nous vraiment pénétré sa personnalité ? L'introspection n'est pas si facile du point de vue sociologique. Pour lever le secret de la vie de Abdelhamid, si durement malmené à la fin de son existence, il y avait peut-être un mot clé assez effrayant à prononcer : la solitude . Le jour où il est tombé malade en1998, c'était une solitude continuelle et douloureuse. Une gêne dure, impitoyable, qui avait pris une place inexpugnable dans le déroulement de son quotidien, sans oublier son hospitalisation au CHU de Beni Messous pendant 40 jours de souffrance jusqu'à sa mort. Son intelligence tactique était prodigieuse. Il possédait cette double vue, ce regard périphérique, ce sens intuitif du jugement rapide des situations. Il fut l'un des meilleurs chevaliers du sifflet de notre génération, un modèle pour le jeune arbitre actuel. 15 mars 2004, le destin avait décidé pour lui, et les obsèques se sont déroulées devant une foule nombreuse. Certains amis ont fait le voyage d'Oran pour assister aux funérailles. Sa mémoire et son œuvre resteront à jamais gravées dans l'histoire de l'arbitrage algérien. Nous sommes un peu triste aujourd'hui d'avoir vu disparaître aussi misérablement, si solitairement un homme qui méritait pourtant toute la reconnaissance et l'affection d'un arbitrage auquel il a si merveilleusement donné. Nous prions Dieu Le Tout-Puissant de lui accorder une paix éternelle.