Cinq cent quarante projets touristiques approuvés n'ont pas été lancés pour des problèmes de financement. Tel est l'aveu de Abdelkader Benmessaoud, ministre du Tourisme et de l'Artisanat, lors d'une rencontre nationale sur les mécanismes de financement des projets touristiques. Ce qui représente 50% des projets approuvés ! La signature de 11 accords avec des établissements bancaires permet en principe de financer ces projets à hauteur de 70% du coût global. Il faut signaler que le délai de traitement de la demande de crédit ne dépasse pas les 60 jours. Des mesures qui ont suscité l'engouement des investisseurs pour la réalisation de structures touristiques et hôtelières. Ces mesures ont permis également d'enregistrer un volume d'investissement de plus de 1500 milliards de DA, dont 300 en crédits bancaires. 2208 projets touristiques ont été adoptés, d'une capacité de 288 810 lits, à même de garantir 114 000 emplois. Hadj Oulbachir, président de la Fédération nationale des hôteliers (FNH), a mis en exergue les entraves, à savoir, l'achat du terrain et le crédit bancaire. «Il y a quand même 600 projets en cours. Le taux bancaire a été un problème (entre 5,70 et 6,5%), c'est énorme, on nous a donné le court et le moyen termes. Le banquier doit être le confident de l'investisseur, il le conseille et le suit dans ses orientations. En général, les investisseurs sont confrontés à la bureaucratie. L'idée d'une banque d'investissement touristique n'est pas une mauvaise chose». Lazhar Bounafaâ, président-directeur général du groupe HTT, tire la sonnette d'alarme. Il a été très clair dans son discours. Il faut dépasser les fausses apparences et les effets d'annonce. «La banque vous prête de l'argent lorsqu'il fait beau et elle le reprend quand il pleut. Il y a 350 000 lits, 1540 milliards de dinars d'investissement. C'est énorme. Mais j'aurai bien voulu que les banquiers parlent de calcul de risques. Le CPE nous a obligés à moderniser 72 établissements, il y a des établissements qui ont 14 siècles, comme le Saint-Georges, et d'autres 1 siècle et demi, Alettti, Kerdada, Albert 1, qui ont une valeur historique et architecturale et une organisation commerciale. On a une lourdeur dans les formalités d'ouverture des crédocs, le nombre de documents demandé aux investisseurs, comparativement aux pays de l'Est et de l'Ouest, sont jugés très importants, même des experts étrangers». Il précise : «Le coût du crédit en termes de commission pèse lourdement sur la trésorerie des entités : les gens pensent qu'on a des avantages : le taux de pénétration du public de l'ANDI en 2017 est de 3%, les avantages accordés par l'Etat vont aux privés. On paie plus de 15 taxes : la taxe de séjour de 100 à 600 DA par jour et par personne, la taxe de promotion touristique 1 %, la redevance sur les eaux thermales 5% du chiffre d'affaires, la redevance sur l'utilisation des eaux thermales 25 DA le mètre cube, la taxe de l'activité professionnelle 2% , la taxe d'apprentissage 1% la taxe de formation continue 1% de la masse salariale, les avantages accordées sur la TVA est de 10 ans à partir de 2020, ça va être 19%. Nous devons travailler sur la loi de finances pour que l'année prochaine le secteur touristique bénéficie ou prolonge le taux, sinon ce sera difficile de travailler dans ces conditions. Nous avons 23% d'impôts sur les bénéfices et les droits sur les concessions en plus des taxes additionnels».