Les élus dans le collimateur de la machine judiciaire La récente condamnation du président de la commission des affaires sociales de l'APC de Souk Ahras, pris en flagrant délit de création de lieu de débauche et de chantage sur des candidates à l'emploi dans le cadre du filet social, n'a pas mis fin à l'impunité dont jouissent certains élus, toutes assemblées incluses. L'élu condamné, dont le fichier ressemble à un petit résumé du code pénal, a été arrêté et placé la nuit de son arrestation dans les geôles de la Gendarmerie nationale sur la base de preuves matérielles irréfutables. Des interventions tant au niveau de ce même service de sécurité que celui du parquet ne se sont pas fait attendre. Des sources ont estimé à treize le nombre d'intervenants en faveur de la libération de l'élu incarcéré, dont un cadre sécuritaire installé à Alger et deux députés. Un autre élu de Souk Ahras, cité dans l'un des rapports de l'IGF comme auteur principal d'une grave affaire de détournement dans le secteur de la jeunesse et des sports, a été d'abord mis sous contrôle judiciaire en 2008 pour bénéficier, quelques mois après, d'un non-lieu. Il est ensuite réhabilité dans le circuit partisan avec les honneurs de celui qui sait se placer au-dessus de toutes les instances de l'Etat. Impliqué encore une fois dans une autre affaire de blanchiment d'argent et de création d'entités fictives, il en fera peu cas et ira jusqu'à narguer les enquêteurs chargés de l'affaire. Plusieurs autres élus locaux sont poursuivis en justice dans des affaires de vol et de détournement de deniers publics. Par leurs interventions, des états-majors de quelques partis politiques et leurs instances locales se rendent autant responsables de cette dégradation des mœurs politiques et d'une dépravation des outils répressifs, qu'une fallacieuse immunité partisane et un esprit de corps semblent justifier. Pour « un non » un militant, asthmatique, du FLN a été publiquement torturé par ses pairs et voué aux pires des supplices sous le regard protecteur d'un député. L'affaire sera traitée en appel, aujourd'hui, par la cour de Guelma. Grogne des habitants de la cité du 17 Octobre Des dizaines de jeunes ont bloqué la route à proximité de la cité du 17 Octobre, dans l'après midi de lundi, pour protester contre la dégradation du cadre de vie dans cette agglomération qui compte plus de 300 familles. Des barricades composées d'objets hétéroclites ont été dressées par les protestataires qui ont scandé des slogans relatifs à l'amélioration de l'aménagement urbain dans cette partie de la ville où les problèmes liés à ce chapitre, faut-il le reconnaître, sont légion. L'attroupement des manifestants et la fumée dégagée par les pneus brûlés ont perturbé la circulation automobile pendant plus d'une heure. L'intervention des services de sécurité pour disperser les manifestants a eu lieu sans heurts et un débat a été amorcé par les responsables communaux, a-t-on appris, hier, auprès des services de l'APC qui ont promis de résoudre les problèmes soulevés par les contestataires. Il s'agit notamment du bitumage des chaussées, de la révision de la viabilisation et des réseaux de canalisation des eaux, de l'élimination des fuites d'eau, l'éclairage public pour certaines rues isolées, l'installation des bennes à ordures dans différents endroits de la cité et la mise en application d'un programme d'aménagement global pour l'ensemble des habitants du quartier, regroupant, entre autres, un système de prévention des inondations devenues fréquentes dans la partie sud de l'agglomération.