Quatre-vingts sans-papiers participent du 1er au 31 mai, à une marche de Paris à Nice où un sommet France-Afrique doit se tenir pour le 50e anniversaire des indépendances : Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Centrafrique, Congo-Brazzaville, Côte d'Ivoire, Gabon, Madagascar, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Tchad et Togo. Beaucoup de pays d'où proviennent les exilés africains. Ce sont les collectifs de « sans-papiers » réunis dans l'association militante « Ministère de la Régularisation de tous les sans-papiers » qui ont décidé cette marche inédite de plus de 1000 kilomètres pour réclamer la régularisation des « sans-papiers » qui vivent et travaillent en France. Selon les organisations qui ont appelé à les soutenir, « le colonialisme de la France qui avait abondamment pillé les ressources, utilisé les peuples comme réservoir de main-d'œuvre a continué à travers des rapports néo-coloniaux. Les pays ne se sont pas développés et les habitants ont dû migrer pour nourrir leurs familles ». Outre ce symbole fort, les marcheurs ont pour objectif d'« informer les Français des conditions dans lesquelles vivent les "sans-papiers", des "conditions indignes, souvent dramatiques, et contraires à la convention des droits de l'homme signée par la France" et d'autre part d'"exiger des pouvoirs publics la régularisation de tous les sans-papiers" ». D'autre part, plusieurs personnalités du monde syndical (dont les secrétaires généraux des trois principaux syndicats : CGT, CFDT et UNSA), des responsables divers d'associations et des universitaires, ont signé une pétition sans précédent intitulée : « Pour des critères clairs et objectifs de régularisation des travailleurs sans-papiers », publiée dans Le Monde le 13 mai 2010. Ces critères clairs permettraient de « lutter réellement contre le travail non ou mal déclaré, qui mine l'économie et contre lequel nous nous élevons avec force ». Pour les signataires, jamais réunis avec une telle diversité, il faut « garantir l'égalité de traitement des salariés », « licencier, voire expulser, les sans-papiers ne résout rien, car ils sont indispensables, et le travail qu'ils font ne trouve pas preneur parmi les autres salariés ».