C'est la douche écossaise à Oran. Les supporters d'El Bahia ne s'attendaient pas à ce coup de massue à un quart d'heure de cette partie palpitante à tout point de vue. Une expulsion de Ghezzal suivie d'un but « traître » ont jeté un froid absolu au sein de la population oranaise qui s'apprêtait à faire la fête après une première mi-temps flamboyante. En effet, après le coup de sifflet final, l'Oranais rencontré dans la rue était assommé, c'était la stupeur doublée d'une grande déception : « Nous avions le match en main, mais c'est Ghezzal qui nous l'a fait perdre », déclare enragé un supporter qui sortait d'un café rempli de monde, quelques minutes auparavant. Au vu des rictus qui se lisaient sur les visages des socios de l'EN, on devine toute la tristesse qui s'est abattue sur les foyers oranais. Suite donc à cette grande déconfiture, les Oranais se demandent de quoi sera fait le demain, c'est-à-dire les confrontations qui vont venir, notamment face aux Anglais de Capello et des USA de Bradley qui ont donné un visage séduisant. D'aucuns ont pointé du doigt le mauvais coaching de Saâdane et ils l'ont exprimé de manière forte, lors d'attroupements spontanés qui se sont constitués dans les coins de rue. Les klaxons, eux, n'ont point résonné. Ils sont restés terriblement aphones et pourtant la ville de Sid El Houari optimiste s'était préparée pour la fête. Tous les balcons, automobiles, édifices publics s'étaient parés de l'emblème national pour fêter la victoire. Hélas, les Slovènes aidés par Ghezzal ont refroidi toutes les ardeurs des Oranais. Oran était triste cet après-midi après cette amère défaite que beaucoup de gens rencontrés estiment injuste : « Nos joueurs ont bien entamé la partie, c'est dommage qu'on ne sache pas faire aboutir les belles espérances », nous dira un quinquagénaire qui avait suivi l'épopée de l'EN de 1982. Celle qui a brillamment battu l'ogre allemand. A Oran, il ne reste que des regrets, ils ont été légion hier en début d'après-midi et en fin de soirée.