Êtes-vous d'accord avec ceux qui disent que l'Espagne est la meilleure équipe du monde en ce moment ? C'est l'équipe qui a produit le meilleur et le plus beau football ces dernières années. Mais si j'ai beaucoup de respect pour cette équipe, je ne suis absolument pas effrayé. Nous avons, nous aussi, de beaux arguments à faire valoir. Cette finale est un formidable défi, mais nous sommes très confiants. Le sélectionneur de l'Allemagne, Joachim Löw, a estimé hier que l'Espagne sera championne du monde... ça ne m'intéresse pas de savoir qui est favori. Moi, je prépare un match, le match de ma vie en l'occurrence, et je suis confiant. Le style de l'Espagne est proche de celui du FC Barcelone et donc du style néerlandais et de l'Ajax cher à Johan Cruyff. Etes-vous d'accord ? Oui, et c'est un grand compliment pour le football néerlandais. Cruyff et Rinus Michels (qui ont tous deux entraîné Barcelone) ont beaucoup influencé le jeu en Espagne et au Barça en particulier. Nous respectons beaucoup cela aux Pays-Bas, mais mon équipe possède son propre style, pas forcément inspiré par Cruyff et le modèle Ajax. La finale sera-t-elle une partie d'échecs ? Je suppose que les deux entraîneurs vont mettre en place des stratégies, oui... Les deux équipes se redoutent. J'ai beaucoup d'admiration pour le jeu « sans ballon » de l'Espagne. Ce qui pourra faire la différence, c'est probablement la concentration. La grande équipe des Pays-Bas, celle du football total, finaliste en 1974 et 1978, est-elle une inspiration pour vous ? Nous avons beaucoup d'admiration pour cette équipe, mais les temps ont changé. On ne peut pas comparer deux équipes à 30 ans d'intervalle... Allez-vous jouer pour venger les échecs de 1974 et 1978, pour Johan Cruyff et ses équipiers de l'époque ? Nous allons jouer pour tous les Néerlandais. Je ne réfléchis jamais en termes de revanche. Moi, je ne regarde que le match sans rentrer dans des considérations historiques ou statistiques. Nous n'avons pas l'expérience d'une finale gagnée. L'Espagne non plus, je pense. Quel fut pour les Pays-Bas le moment-clé du tournoi ? J'en vois deux. D'abord, le match contre le Japon (1-0) qui nous a qualifiés au premier tour. Puis la victoire sur la Slovaquie (2-1) en huitièmes de finale. Tout le monde nous prédisait un match facile. Moi, je redoutais vraiment l'élimination. J'avais peur que les démons du passé ressurgissent et nous renvoient à la maison dès le 2e tour. Après, face au Brésil (2-1), c'était plus facile pour moi de motiver les joueurs. Vos performances ne sont-elles pas trop dépendantes d'Arjen Robben ? Je répondrai la même chose que pour Sneijder. Arjen est un élément de l'équipe, une de nos munitions. Nous avons plusieurs joueurs capables d'amener le danger. Comme l'a dit Dirk Kuyt, cela ne m'intéresse pas d'avoir les meilleurs joueurs, ce que je veux c'est avoir la meilleure équipe.