Des militants écologistes manifestent devant le ministère de l'Environnement, à New Delhi. Ils dénonçaient l'assouplissement du nouveau Code environnemental qui multiplie les passe-droits pour les activités polluantes et ce pour faciliter la reprise. Les écologistes dénoncent ce passage en force du gouvernement. Ils se comptent sur les doigts d'une seule main devant le ministère de l'Environnement, à New Delhi. Distancés et avec un masque, des militants brandissent des pancartes «Retrait de l'EIA 2020, l'argent ne se respire pas.» Voilà l'état de la contestation en Inde, déplore le militant Chittaranjan Dubey. Personne n'est autorisé à manifester dehors, pendant qu'on nous censure sur Internet. Présenté en mars, alors que la pandémie de la Covid-19 commençait à gagner l'Inde, le nouveau code environnemental EIA 2020, censé faciliter la reprise économique tant attendue, suscite l'inquiétude des défenseurs de l'environnement. Principale inquiétude : la possibilité offerte aux industriels de se lancer sans autorisation. «Je peux démarrer un projet de barrage ou de centrale à charbon et être agréé plus tard», résume Ritwick Dutta, président de l'ONG Life. En cas de non-respect des normes, «les amendes seraient minimes : entre 12 € et 60 € par jour. Les industriels auront tout intérêt à polluer, puis payer», prédit Ritwick Dutta, témoignage rapporté par les médias locaux. D'autant que la liste des secteurs «stratégiques» dispensés de toute consultation publique, auparavant réservée à l'armée, a été étendue aux routes, aux barrages, au secteur pétrolier... «Ce prétexte va être utilisé pour n'importe quoi et détruire l'écosystème», redoute T. V. Ramachandra, docteur en écologie à l'Institut des sciences de Bangalore, rapporté toujours par leurs médias. Le gouvernement a, par ailleurs, annoncé l'ouverture aux capitaux privés du secteur du charbon et de 109 lignes ferroviaires.