graw At Lxir ou Ath Lkhir, signifiant Collectif des bienfaiteurs, est un groupe de jeunes de la commune d'Aghbalou, à l'est de la wilaya de Bouira, qui s'est distingué en lançant plusieurs initiatives d'intérêt commun. A l'actif du groupe composé de six éléments, Jugurtha, Moussa, Amrane, Hocine, Toufik et Rahim, plusieurs réalisations d'envergure. Dans un grand garage où sont stockés denrées alimentaires, couvertures, matelas et toutes sortes d'outils, se réunissent quotidiennement les jeunes bénévoles pour décider des actions à entreprendre et des projets à concrétiser. «Le vrai départ d'Agraw Ath Lkhir remonte à l'année 2016. Au début, nous aidions des familles qui avaient des funérailles à organiser. Petit à petit, nous avons élargi notre champ d'intervention pour toucher presque tous les domaines. Toutes nos actions sont financées grâce aux dons de nos concitoyens, notamment notre diaspora. L'APC nous aide parfois avec des engins», dira Jugurtha. Agraw a réalisé, entre autres, l'éclairage public d'une ruelle du chef-lieu communal, sur une distance d'un kilomètre. Les trottoirs d'une autre route de près d'un kilomètre ont été revêtus avec du carrelage. En outre, la place publique à Takerboust a été aménagée, embellie et décorée avec des tableaux et peintures. Au même endroit ont été accrochés les portraits des martyrs d'Aghbalou durant la décennie noire. Juste à proximité se trouve la célèbre fontaine du village. Elle a été complètement rénovée par le collectif. Agraw Ath Lkhir s'est occupé aussi de l'ouverture et l'aménagement des pistes agricoles pour permettre aux fellahs d'accéder aisément à leurs propriétés en montagne avec des tracteurs. «Nous essayons de combler les manques que nous rencontrons pour faciliter la vie aux villageois. Nous avons déjà procédé au bétonnage et réparation des parties dégradées de la chaussée d'une route menant du chef-lieu d'Aghbalou jusqu'à localité de Choukrane, dans la commune de Chorfa», dira Toufik. Par ailleurs, lors des occasions et fêtes telles que Yennayer, le mois de Ramadhan, les deux Aïds et autres, des centaines d'aides sont acheminées aux familles nécessiteuses. «Même en dehors de ces occasions, nous restons toujours au chevet de ceux qui sont dans le besoin», précisent nos interlocuteurs. Au front contre la Covid-19 La mobilisation des membres du collectif après l'apparition des premiers cas de la Covid-19 en Algérie n'a pas fléchi. L'équipe d'Agraw, en collaboration avec d'autres associations, était et est toujours au premier rang de la lutte. «Depuis le mois d'avril, des dizaines d'opérations de désinfection, de nettoyage et des campagnes de sensibilisation ont été menées par nos soins avec les autres associations de la commune. Nous avons aussi mis en place une cellule de crise et de suivi. Nous n'avons pas oublié les pères de famille réduits au chômage à cause de la pandémie. Chacun d'eux a eu sa part. En outre, lors la rentrée scolaire, nous nous sommes occupés de la désinfection des écoles et aussi de la polyclinique de la commune. Le parc national du Djurdjura a mis à notre disposition une de ses camionnettes pour mener l'action. Idem pour l'unité de la protection civile locale avec laquelle nous allons organiser d'autres opération de désinfection», explique Moussa. Les membres d'Agraw se sont penchés aussi sur d'autres problèmes auxquels font face les habitants de la commune. Le plus crucial est celui de la pénurie d'eau potable qui perdure depuis de longues années et que les pouvoirs publics n'ont pu résoudre. L'été dernier, le collectif avait lancé l'idée de réaliser un forage au lieudit Tahanout et le raccorder au réservoir alimentant le chef-lieu en eau potable. Après avoir eu l'accord des services concernés, l'ouvrage a été achevé au bout d'une semaine. Cependant, le pompage des eaux du puits se fait, jusqu'à ce jour, avec groupe électrogène. Ce qui s'avère coûteux. «Nous avons fait appel aux autorités compétentes pour raccorder le forage à une ligne électrique. Nous attendant toujours la réponse des responsables», déplore Jugurta. D'autres projets à réaliser A Takerboust, plusieurs foyers ne sont pas encore raccordés au réseau du gaz naturel et à celui d'électricité. Cette situation a poussé Agraw à agir et frapper à toutes les portes pour régler le problème. «Nous nous sommes réunis récemment avec le directeur de la société de distribution d'électricité et du gaz à Bouira où il a été question de dépêcher une commission qui établira un constat des lieux. Nous ferons tout notre possible pour que les contraintes soient levées et permettre aux familles de bénéficier de l'électricité et du gaz qui sont deux commodités indispensables», dit notre interlocuteur. Parmi les autres projets qui seront concrétisés incessamment par Agraw Ath Lkhir figure la réalisation d'un parc et arrêt des bus et ce via l'acquisition d'un terrain, ainsi que l'achat ou la construction d'une bâtisse qui fera office de maison du village. Le tout grâce à une bonne organisation et les nombreux donateurs. «Les pouvoirs publics nous ont accordé récemment un morceau de terrain pour en faire un nouveau cimetière. Celui existant est saturé» ajoute t-il. Advertisements