La commune d'Aghbalou, au nord-est de la wilaya de Bouira, est à la marge du développement. Depuis de longues années, les manques dans tous les domaines n'ont pas cessé de s'accumuler et les peines qu'endure la population locale n'ont fait que doubler. Pénurie d'eau potable, dégradation du réseau routier, inexistence d'activités économiques génératrices de postes d'emploi, crise du logement, manque d'infrastructures de loisir, anarchie urbanistique, forte concentration démographique, etc. ne sont que la face visible de la misère des montagnards d'Aghbalou. «Les jeunes n'ont qu'un seul rêve. Celui de quitter les villages, aller ailleurs à la quête d'un avenir meilleur. Dans notre bourgade même le commerce ne réussit pas. Quand même je garde un peu d'espoir d'un changement, on ne sait jamais», dira un trentenaire habitant Takerboust, chef-lieu de la commune. L'annonce par les pouvoirs publics de la création d'un fonds dédié exclusivement au développement des zones dites d'ombre a suscité beaucoup d'espoir chez les populations démunies. Cependant, ce plan demeure en deçà des attentes et loin de satisfaire les besoins énormes, sachant que le coût de chaque projet ne doit pas excéder les 3,5 millions de dinars. Une goutte dans une mer de problèmes insolubles puisque la commune toute entière est une zone d'ombre à développer, nécessitant la mobilisation d'un budget conséquent. A titre d'exemple, la stratégique RN15 qui se trouve dans un état catastrophique depuis de longues années. En hiver, elle se transforme en un véritable oued menaçant les riverains, notamment au niveau du village de Selloum. Il n'en reste qu'une fine partie de la chaussée ne permettant même pas le passage d'un véhicule dans certains endroits. Un projet de réhabilitation a été annoncé en 2015, suivi de la désignation d'une entreprise chargée des travaux. Cinq années après l'annonce en fanfare, le projet n'est pas encore concrétisé. Mise à niveau «L'APC avait proposé 16 zones d'ombre éparpillées sur les nombreuses localités de la commune. Les pouvoirs publics nous ont accordés des projets pour quatre zones seulement. Il s'agit de la réalisation de deux tronçons d'assainissement, d'un réseau d'eau potable et l'installation de l'éclairage public répartis sur les quartiers Aâmouche, Ikhettaven, Choukrane et Bouaklane. Ces petits projets sont en phase de finalisation. Nous attendons l'octroi d'autres projets pour la commune», dira Said Amalou, adjoint du P/APC qui juge insuffisant ledit programme. «Notre commune a besoin tout d'abord d'une mise à niveau pour rattraper un tant soit peu l'énorme retard dans tous les secteurs. En second lieu, nous pensons qu'il est urgent de lancer un programme spécial pour le développement des communes et zones de montagne à l'instar du fond de développement des Hauts plateaux», rajoute notre interlocuteur. Pour sa part, l'association des Sages du village de Selloum, relevant de la commune d'Aghbalou, a adressé deux requêtes au wali et aux différentes directions de wilaya afin d'inscrire des projets au profit de la localité peuplée de plus de 4500 habitants. Les villageois réclament, entre autres, un raccordement de certains quartiers au réseau électrique, l'ouverture de pistes agricoles, la réhabilitation du réseau routier interne, l'éclairage public, des solutions techniques pour les éboulements, etc. Ce sont aussi les revendications des villageois d'Ivahlal, Ighil Ouchekrid, Ighil Azem, Ath Hamdoune et autres, mais dont la prise en charge tarde.