Le projet qui se veut ambitieux, appelé Marina Palm s'inspire de Palm Island de Dubaï, mais en plus petit. Les travaux qui ont commencé - en 2003 - avec le remblai de quelque 100 000 camions, consistaient à aménager un site de 4000 m2, devant accueillir une infrastructure d'ouvrages représentant 5 palmes qui enjolivent une allée de 180 m. Mais il semble que le projet en question est en suspens. En effet, l'initiateur Rédha Bourayou, qui a impliqué différents partenaires nationaux et internationaux, dont la fondation Zeyd international environment, est mis en demeure par l'APC de Bordj El Bahri pour non-respect de la réglementation régissant la réalisation de ce type d'ouvrage maritime outre l'obstruction du collecteur communal des eaux pluviales, nous dira le P/APC de Bordj El Bahri, Nacer Benchabi, qui ajoute qu'un tel investissement est souhaitable dans sa commune sous condition. « Je ne m'oppose pas à ce type d'infrastructure dans la mesure où l'initiative s'inscrit dans le développement durable du tourisme dans cette région littorale, mais il faut que le projet réponde aux conditions administratives, juridiques et techniques », explique-il. Soulignons que l'initiateur qui a acheté une demeure sur le site même n'a pas obtenu jusqu'à présent de concession sur l'assiette lui permettant de réaliser un tel projet et les études relatives à la mécanique des sols (géologie marine) ne sont pas fiables, selon des ingénieurs, spécialistes des études maritimes. Il est signalé au niveau du remblai, des excavations de fond provoquées par la houle. Au-delà du caractère touristique que les initiateurs tiennent à mettre en avant, il était prévu de nombreuses infrastructures de forme dimensionnelle réduite au sein de la station, reproduisant certains sites archéologiques comme l'entrée du cardo romain avec l'arc Caracalla orné de bas-reliefs. Des répliques historiques comme le pont Sidi M'cid de Constantine, le minaret de la Qalaâ Beni Hamed, un observatoire panoramique de la baie d'Alger. Il était convenu aussi des infrastructures annexes qui viendront s'y greffer comme une galerie sous-marine ou un aquarium, un puits mauresque, une fontaine romaine, une pergola dans le style mauresque, une douéra, un radeau pour spectacles, un complexe de thalassothérapie, un gymnase, un ensemble de bungalows sur pilotis, des suites sur la terre ferme et un centre d'accueil international. Le coût de l'aménagement du complexe était estimé à « quelque 10 millions de dollars, et l'ouvrage sera livré dans une période de deux ans », selon les propos tenus par le promoteur lors de la conférence donnée le 22 août 2004. Un délai qui n'est pas moins court, au regard du projet fort ambitieux. L'on s'interroge aussi s'il s'agit d'impliquer les départements du tourisme, de la culture et de l'environnement en matière de montage financier pour la réalisation du projet ? Signalons le malaise né entre le P/Apc de Bordj El Bahri et le promoteur qui s'est mis en porte-à-faux avec « la réglementation en vigueur, lui permettant de réaliser le projet comme convenu ». Mohamed Seghir Kara, ministre du Tourisme, qui a visité le chantier l'année dernière avait peine à démêler l'écheveau de cet imbroglio administratif.