Le Comité national des pêcheurs (CNP), affilié à l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), est monté au créneau, hier, pour dénoncer la décision du ministère du Travail et de la Sécurité sociale de dissoudre la Caisse nationale des assurances sociales et accidents du travail des gens de mer (CNASAT Gens de mer). Les membres de ce comité s'interrogent, dans une déclaration adressée au ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, sur l'opportunité d'une telle mesure, alors que la CNASAT Gens de mer n'est pas déficitaire. D'après eux, « le recouvrement a toujours dépassé les prévisions ». Le montant des cotisations, ont-ils fait savoir, atteint 147 milliards de centimes annuellement. La caisse en question est la plus adaptée au régime particulier des professionnels du secteur, estiment-ils, tout en rappelant la dépendance de l'activité des marins aux aléas de la météo. D'ailleurs, pendant huit mois, ils n'ont pu travailler à cause de l'apparition de méduses et du mauvais temps. Les pêcheurs réclament également « le retour du secteur sanitaire spécial gens de mer », tel que prévu par le décret n°63-457 du 14 septembre 1963. Les membres du comité, qui ont organisé hier une rencontre avec la presse, se sont plaints, par ailleurs, des dépassements de la part des gardes-côtes, voire dans certains cas d'abus d'autorité. La valeur de la cotisation représente 33% des revenus pour un armateur non embarqué en mer et 12% pour un armateur embarqué. Selon un intervenant, cette situation est imputable au fait que ce corps militaire n'est pas qualifié. Aussi, ils plaident pour la création d'un corps spécialisé. Les opérateurs de la pêche ont indiqué, en outre, que l'argent qui était destiné à leur secteur dans le cadre du plan de soutien à la relance économique ne leur a pas profité. Selon eux, seuls « les affairistes qui n'ont rien à voir avec la profession en ont bénéficié. Sur 1200 km, vous ne trouverez pas dix armateurs professionnels qui ont bénéficié de la relance économique ». Dans la même foulée, ils ont critiqué les nouvelles mesures décidées par les pouvoirs publics, dont celle ayant trait à l'obligation de pêcher au-delà des 60 milles, soit en haute mer, notamment pour les bateaux à grande puissance. Dans ce contexte, l'augmentation du gasoil, relèvent-ils, les a touchés de plein fouet. Les lacunes en matière de formation font également partie des constats relevés par les professionnels de la pêche. C'est la raison pour laquelle il n'existe que des pêcheurs artisans, soulignent-ils. « Ils veulent nous considérer comme des commerçants » s'indignent-ils. Ils voient dans une telle approche une volonté de « casser le secteur ».