Les ministres des Affaires étrangères, dont Abdelaziz Belkhadem, représentant personnel du chef de l'Etat, du Groupe des 77 et de la Chine ont entamé hier à Doha, la capitale du Qatar, leur réunion préparatoire du deuxième sommet de l'organisation qui s'ouvre demain et qui sera dominé par la coopération sud-sud et la réforme du Conseil de sécurité de l'ONU. Des dizaines de chefs d'Etat et de gouvernement y prendront part. Intervenant à l'ouverture de la réunion préparatoire, le ministre qatariote des Affaires étrangères, cheikh Hamad Ben Jassem Al Thani, a exhorté les pays industrialisés à honorer leurs engagements envers les pays en voie de développement, une revendication avancée en réalité depuis des décennies, plus précisément depuis 1973 quand le sommet des pays non alignés, réuni à Alger, appelait à la mise en place d‘un ordre international plus juste. Ce même forum appellera, quelques années plus tard, au développement de la coopération sud-sud afin de contourner les contraintes imposées par un commerce triangulaire. « Les pays en voie de développement n'ont pas besoin de nouveaux engagements. Ils attendent la mise en œuvre effective des promesses antérieures », a-t-il déclaré. Le G77, qui compte 132 pays d'Afrique, d'Asie, d'Amérique latine et des Caraïbes - soit les deux tiers des membres de l'ONU -, peine depuis sa création, en 1964, à promouvoir une coopération sud-sud et un dialogue nord-sud, une mission compliquée par les effets de la mondialisation. « Notre objectif, c'est de renforcer la coopération sud-sud dans les domaines économique, social et en matière d'environnement (...) pour servir le développement », a déclaré le secrétaire exécutif du G77, Mourad Ahmia. Même si la coopération au sein du groupe piétine, « il y a une amélioration dans les échanges commerciaux entre les pays en voie de développement », a-t-il ajouté à la presse, citant notamment « un régime commercial préférentiel au sein du G77, auquel adhèrent 50 Etats membres » du groupe. Au sommet de Doha, « il y a des idées pour la mise en place de mécanismes institutionnels, y compris financiers, afin de renforcer la coopération sud-sud et aider les plus pauvres » au sein du G77, a assuré M. Ahmia. Le premier sommet du G77 a eu lieu en avril 2000 à La Havane à Cuba. Il avait approuvé la création d'un « Fonds de la solidarité, actuellement fonctionnel dans le cadre de l'ONU ». Des discussions entamées dimanche à Doha au niveau des experts ont porté sur un projet de création d'une banque du sud, sans toutefois susciter l'intérêt souhaité chez les contributeurs potentiels au capital de la banque, notamment les autres monarchies pétrolières du Golfe, dont l'Arabie Saoudite et le Koweït. Quant au dialogue nord-sud, il n'a jamais eu lieu. En tout cas, pas sous la forme escomptée par les pays du Sud. Mais le véritable défi, c'est le dialogue et le développement de courants d'échange entre ces pays, sans que cela signifie une opposition par rapport à ce qu'on appelle généralement les pays du Nord. De nouvelles puissances ont émergé dans la partie méridionale pour rester encore dans le découpage géographique.