Certains ont préféré aller dans les cybercafés pour consulter le site Internet de l'Office national des examens et concours (Onec), mais ils n'ont pas pu en tirer la moindre information. L'attente est longue et de plus en plus fébrile qui se ressent partout, accentuée par les appels téléphoniques des amis ou de la famille qui voulaient être informés sur les résultats du bac. Un vrai calvaire. « C'est l'heure de vérité » pour eux. Le cœur palpitant, ils veulent connaître leur sort. Le bac est aussi une expérience affective forte dont ils se souviendront toujours. Après une année de labeur et de préparation à cette épreuve, ils ne veulent pas être parmi les recalés. « Je me suis bien préparée et je pense que j'ai des chances de le décrocher », a affirmé Chahnez, un prénom sorti tout droit des contes des Mille et Une nuits. Elle rêve de faire journalisme, mais elle attend d'avoir la confirmation de son succès au bac. Hamid est sur des charbons ardents. Il vit ce moment comme une longue attente. Il est pressé de savoir s'il a décroché ce diplôme ou s'il doit encore une fois retourner à la case départ. Il ambitionne d'aller à l'université, mais pour l'heure, il est un tantinet anxieux. Les parents vivent la même situation de tension. Ils sont à la recherche de la moindre piste qui les soulagerait de cette interminable attente... On laisse sous-entendre que le taux de réussite de cette année est nettement inférieur à celui de l'année précédente. Des rumeurs circulent avec insistance et accentuent la désorientation générale. Les filles auraient damé le pion aux garçons, mais ce ne sont que des rumeurs... On croyait que les nouvelles technologies pouvaient être d'un secours inestimable. Mobilis, l'opérateur public de téléphonie mobile, avait l'intention d'annoncer les résultats par SMS, une idée soufflée par Younès Grar de Gécos, mais l'Onec est venu tout remettre en question. L'étude de faisabilité a été concluante et la petite application qui allait révolutionner ce mode de communication en Algérie prête. L'Onec semble ne pas faire confiance à cet outil, un canal qui n'est pas sûr, pensent les hauts responsables. Le site Internet de cet organisme a été piraté récemment par un hacker de Batna. Le site supportera-t-il la charge en étant consulté par plusieurs personnes ? Rien n'est sûr. Nedjma aurait eu aussi l'intention de permettre à ses clients de consulter les résultats par le Wap. Cette généreuse idée restera au stade de projet inachevé. Alors que les autorités parlent « d'arrimer l'Algérie à la société de l'information » et à quelques mois seulement du sommet mondial de la société de l'information, notre pays donne l'image d'une région qui hésite à basculer rapidement dans les nouvelles technologies. On permet à Mobilis de tester l'UMTS (3e génération de la téléphonie mobile), mais on refuse de publier les résultats du bac par les technologies nouvelles. Quelle terrible contradiction !