Sonatrach a procédé à la mise en gaz du gazoduc Medgaz, il y a quelques jours, selon une source de la compagnie. L'opération consiste à commencer à remplir le gazoduc long de 210 km afin de pouvoir acheminer les quantités qui seront commercialisées en Espagne. L'ancien ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, avait indiqué le 27 mai dernier à Alger que le projet du gazoduc sous-marin Medgaz, reliant directement l'Algérie à l'Espagne, sera opérationnel en septembre prochain. Dans une déclaration à la presse, en marge d'une séance plénière à l'APN, Khelil avait expliqué que «Medgaz est un projet en cours d'achèvement pour être opérationnel en septembre 2010». «Certaines parties (de ce projet) sont déjà réceptionnées et subissent des tests. Les installations de compression seront terminées vers la fin du mois de juin prochain et seront testées à leur tour. Normalement, on commencera l'envoi du gaz (vers l'Espagne) au mois de septembre prochain», a ajouté le ministre. Selon lui, le projet a été retardé de trois mois par les travaux d'installation des stations de compression et l'interconnexion avec le système espagnol. Medgaz est un gazoduc de 24 pouces d'une capacité de 8 bcm/an reliant la ville de Beni Saf en Algérie à la ville d'Almeria en Espagne sous la mer Méditerranée avec une profondeur maximum de 2160 mètres sur une longueur sous-marine de 210 km (entre les deux villes).
Il dispose de d'une station de compression en Algérie à Beni Saf et d'un terminal de réception à Almeria. Son investissement a atteint 900 millions d'euros. Ses actionnaires sont Sonatrach (36%), Cepsa (20%), Iberdrola (20%), Endesa (12%), et Gaz de France-Suez (12%). La décision de la cour de Paris qui a statué récemment en faveur de Sonatrach dans le conflit sur le prix du gaz vendu à l'Espagne qui l'opposait à la compagnie espagnole Gas Natural a dû influer dans la décision prise de commencer à remplir le gazoduc pour entamer les ventes vers l'Espagne et répondre aux contrats de vente de gaz conclus dans le cadre du Medgaz. Après le bouleversement du marché pétrolier vers 2004-2005, période durant laquelle les prix du pétrole avaient doublé par rapport aux années précédentes, la Sonatrach avait demandé à augmenter de 20% le prix du gaz vendu à Gas Natural à travers le gazoduc Pedro Duran Farell qui passe par le Maroc. L'augmentation devait être étalée sur deux ans selon la proposition de Sonatrach qui se basait sur certaines dispositions du contrat. Devant le refus de Gas Natural, l'affaire a été portée devant la cour d'arbitrage de Paris. Cette décision de la cour de Paris conforte la Sonatrach dans les contrats de vente de gaz à l'Espagne vis-à-vis des autres clients qui seront approvisionnés par le deuxième gazoduc qui relie l'Algérie à l'Espagne directement par voie sous-marine.