Après-midi mouvementé sur le tronçon routier situé en contrebas du cimetière de Aïn El Bey, où plusieurs dizaines de jeunes du CEM Larbi Moussa (un établissement érigé sur le plateau dit El Fedj) ont investi la chaussée, interdisant la circulation. « C'est le seul moyen pour nous faire entendre et transmettre, à qui de droit, nos doléances quant aux agissements des receveurs de bus qui nous interdisent l'accès à leurs véhicules, ce qui nous oblige à crapahuter par tous les temps et à slalomer entre les véhicules pour nous rendre à notre établissement scolaire, et ce, depuis la cité Khaznadar (ex-DNC) où nous résidons » clame haut et fort l'un des meneurs de cette fronde de potaches. Le coup de gueule est impressionnant mais, dit-il, loin de toute intention de porter préjudice à qui que ce soit. C'est pourquoi une attention toute particulière est portée envers les quelques casseurs qui se sont glissés dans le groupe patenté des manifestants, tient à préciser notre interlocuteur qui affiche son inquiétude sur cette question épineuse. Pour nous prouver sa bonne foi, il exhortera son groupe à rester strictement dans le cadre revendicatif du mouvement et surtout ne pas se retrouver pénalisé par un quelconque débordement. Plus difficile à dire qu'à faire au vu des agissements de quelques loubards du coin, qui profiteront de la pagaille ambiante pour invectiver des automobilistes mécontents et qui entendaient le faire savoir. Soucieux de ne pas envenimer la situation et d'éviter un dérapage toujours possible en de telles situations, les gendarmes et policiers mobilisés pour disperser la manifestation et rétablir la circulation sur cette voie névralgique sauront trouver les mots justes pour inciter les potaches à reprendre le chemin de leur établissement scolaire. Mais la situation n'est pas désamorcée pour autant, quand on sait que cet état de fait dure depuis des années, malgré les multiples correspondances adressées aux services compétents, nous dira un parent d'élève. Ils ont peut-être tort de bloquer la circulation routière, dira un automobiliste compatissant et à 100 % en faveur des mutins, mais il n'en demeure pas moins vrai que ces collégiens sont obligés en période hivernale d'affronter non seulement les éléments de la nature mais aussi les dangers de la route pour rejoindre à pied les classes.