Le foncier n'arrête pas d'être objet de convoitise pour certains et par voie de fait de soulever la colère d'autres. Surtout lorsque une clarification juridique tarde à être rendue publique. Ce type de situation est particulièrement fréquent au niveau des campagnes, dans les zones tampon avec le domaine forestier de l'Etat ou le domaine maritime. C'est ce que dénoncent, autrement dit, dans la lettre qui a été adressée au wali de Béjaïa, à la fin de cet été, les habitants du village Tighzert, relevant de la commune de Toudja. Le village est situé sur la route nationale 24. La proximité du littoral explique un regain de cotation dans la bourse du foncier. Et dans le constat décrié, les villageois révèlent que des «individus de tous bords se livrent et s'acharnent à squatter des terrains du village à une allure inquiétante». Si certains se contentent d'y ériger «des baraques de fortune», est-il précisé dans la lettre, d'autres auraient carrément procédé à des transactions sur certaines parcelles. Les riverains ne sont pas vraisemblablement restés bras croisés devant cet état de fait. Le collectif du village Taguemount Khalfa, dit avoir alerté «à maintes reprises» l'APC de Toudja, afin que soit mis un terme au grignotage des terres en question. Et une demande d'autorisation de défrichage du terrain formulée auprès des services de l'APC n'aurait, à ce jour, pas abouti. Le collectif avait déclaré pour intention une exploitation exclusivement arboricole, «dans l'espoir de préserver» le terrain, sans omettre de mentionner la nature «terrain communal du village Taguemount Khalfa», tel que tracé sur le plan du Sénatus Consult homologué le 23 juillet 1898. Le collectif se félicite d'une intervention récente des services des domaines mais «hélas cela n'a pas dissuadé les indus occupants et les squatteurs» de revenir plus à la charge, passé l'orage. Aussi, dans le recours adressé à la wilaya, il n'est pas moins demandé qu'une «intervention de la force publique» pour «arrêter le massacre» subi par la côte Ouest de Béjaïa.