La Confédération nationale des artisans algériens (CNAAL) a été installée, hier à Alger, par le ministre de la Petite et Moyenne entreprises et de l'Artisanat, Mustapha Benbada, lors du séminaire national sur le mouvement associatif artisanal. Dans son intervention, le ministre de tutelle a souligné l'intérêt que requiert ce créneau qui a bénéficié d'un montant de 60 millions de dinars alloué dans le cadre du Programme de soutien à la relance économique (PSRE) du deuxième quinquennat de Bouteflika, en sus des différents programmes régionaux des métiers et d'artisanat. Par la suite, M. Benbada a suggéré aux directeurs des chambres d'artisanat de céder le travail administratif au second plan afin d'encourager les artisans dans la commercialisation de leurs produits. Le ministre a souligné que le travail associatif constitue la lame de fond du programme élaboré par le ministère à l'orée des nouveaux défis de l'Algérie. C'est ainsi qu'il souhaite que la CNAAL soit, d'ores et déjà, un interlocuteur fiable en face des pouvoirs publics. Selon lui, 57 associations sont déjà actives sur le terrain en plus de 4 organisations nationales dont la mission principale est la mise en œuvre de la politique du ministère. Selon les intervenants, l'adoption par l'Algérie de l'accord d'association avec l'Union européenne (UE), avec toutes ses conséquences économiques, dicte la création inéluctable de cette confédération afin de protéger la production nationale et se débarrasser des méthodes désuètes de production. Pour le moment, la confédération se donne comme première tâche la défense des intérêts matériels et moraux des artisans. Les concepteurs de cette confédération indiquent qu'elle prend la forme d'un regroupement des associations professionnelles des métiers. Il est question, à court terme, de défendre certaines spécialités en difficulté dont la laine et la bijouterie traditionnelle. Trois ateliers ont planché hier sur les difficultés sur lesquelles butte la profession, comme l'indisponibilité de la matière première, la commercialisation et le développement des moyens de production. A l'ordre du jour également, les problèmes soulevés ont trait à la formation artisanale, mais également économique, technique et commerciale. Les congressistes devaient examiner les moyens de médiatiser ce secteur à l'aide des expositions nationales et internationales, mais aussi la manière avec laquelle les artisans vont bénéficier de facilitations dans leurs investissements, comme les crédits et l'exploitation. Une grande attention est accordée au travail spécialisé et à la création des métiers de spécialité. Pour ce qui est du règlement intérieur de la confédération, elle est conçue comme n'importe quelle association. M. Benabdelhadi dira qu'« elle n'est pas pour le moment un syndicat, mais un regroupement de professionnels ». Le chargé de la communication du ministre, M. Milha, annonce, de son côté, le lancement d'une caravane de lutte contre la désertification qui va sillonner 18 wilayas du pays. L'intervenant a plaidé pour la convergence des efforts dans un cadre indépendant des autorités (ONG). Il a souligné que tous les textes de loi de l'Algérie ainsi que ceux de l'ONU ne freinent en rien le travail de ces associations autonomes qui ont toute latitude pour défendre leurs intérêts et activer librement. Ainsi, il incite à la multiplication des regroupements spécialisés dans chaque créneau en vue de créer une force sur le terrain, à l'instar, à titre d'exemple, de la France où les confédérations se trouvent comme un interlocuteur incontournable pour toute décision gouvernementale. Ces confédérations peuvent, a-t-il ajouté, absorber la misère et lutter contre la pauvreté. A noter que les travaux des ateliers devaient s'achever hier dans la soirée.