Le conseil du gouvernement a adopté un décret exécutif sur la défiscalisation à vie des artisans exerçant dans l'artisanat artistique. Comment maintenir les ateliers de l'artisanat en vie dans un environnement défavorable? Telle est l'équation non encore résolue par le secteur de l'artisanat. L'inexistence d'aide à l'exploitation et la cherté du produit artisanal sur le marché a contraint plusieurs artisans à mettre la clé sous le paillasson. Une banque spécialisée dans la microfinance ou encore amener les banques existantes telle que la BDL, à investir dans l'offre de prêts pour les artisans, est une idée préconisée par le ministère de tutelle. «L'outil de la microfinance pour soutenir l'artisan tout au long de l'opération de l'exploitation de son atelier est plus que nécessaire», a affirmé, hier, le ministre de la Petite et Moyenne entreprise et de l'Artisanat, Mustapha Benbada, en marge de la célébration de la Journée nationale de l'artisanat. Une étude de faisabilité de la mise en place d'un outil de microfinance en Algérie est en cours de réalisation par un organisme international spécialisé dans la microfinance (SFI) pour le compte du département de la PME et l'Artisanat, selon l'orateur. «Si les mécanismes d'aide à la création de l'entreprise artisanale existent, par contre, l'aide de celle-ci dans l'exécution des commandes ou le plan de charge fait défaut», a souligné le ministre. Néanmoins, «on a pu faire adopter au dernier conseil du gouvernement un décret exécutif sur la défiscalisation à vie des artisans exerçant dans l'artisanat artistique», a indiqué également le premier responsable du secteur. Toutefois, cette frange ne représente qu'un nombre de 8000 artisans enregistrés, selon l'orateur. L'absence de la marque déposée à valeur ajoutée concernant le produit artisanal algérien est un autre problème soulevé lors de la commémoration de cette journée. Le ministre a rappelé, toutefois, que le gouvernement a adopté et lancé un plan d'action du développement du secteur depuis 2003 et 5 milliards de dinars ont été consacrés à ce programme. A l'occasion des prochaines assises, «nous allons évaluer ce parcours de 7 ans, valoriser les atouts et objectifs atteints et essayer de voir les incohérences et les insuffisances, et ainsi, tracer en perspective un nouveau programme d'action qui permettra justement de donner à l'artisanat une dimension réellement économique se basant sur les atouts réalisés», a expliqué l'orateur. A l'instar de plusieurs pays comme l'Italie où l'artisanat joue un rôle primordial dans les économies locales, l'Etat algérien est en train de mettre les jalons d'un développement local harmonisé en dotant les collectivités locales d'instruments appropriés comme la fiscalité et le développement de l'artisanat qui pourra jouer un rôle important, conclura le ministre.