La diminution du poisson près des côtes algériennes est due à des "pratiques illégales et nuisibles" en matière de pêche maritime, a estimé dimanche 16 janvier à Skikda le président de la commission nationale des marins pêcheurs, M. Hocine Bellout. La pollution, le non respect de la pause biologique, le braconnage dans les zones interdites à la pêche, l'usage d'explosifs et la pêche sous-marine, sont autant de facteurs de la disparition du poisson de nos côtes, a souligné le même responsable. M. Bellout a vivement dénoncé l'utilisation par des chalutiers de filets interdits à l'échelle internationale, longs de 3.500 à 4.000 m et profonds de 40 m et ce, à 3.000 miles seulement de la côte, au lieu de 6.000 miles réglementaires. "Ce sont-là des pratiques hautement préjudiciables à la pêche (à), dès lors qu'elles provoquent des dégâts et entament sérieusement les ressources halieutiques, comme cela s'est vérifié sur les côtes de 14 wilayas du pays", a-t-il ajouté. Le président de la commission des marins pêcheurs a considéré que la réserve halieutique est aujourd'hui "menacée d'extinction" compte tenu du non respect du rythme biologique, ce qui va entraîner, selon lui, une rareté de plus en plus prononcée du poisson sur les étals. Il a ajouté, à ce propos, que la production locale, actuellement de 187.000 tonnes/an, régresse d'année en année par rapport à des pays comme le Maroc ou la Tunisie qui ont atteint respectivement 1.350.000 tonnes/an et 650.000 tonnes/an. M. Hocine Bellout s'est également indigné des autres pratiques, notamment celle de certains pêcheurs qui s'attaquent aux petits poissons, interdits à la pêche, demandant, "au nom de la profession", le respect rigoureux de la législation en matière de pêche maritime, sinon, a-t-il soutenu, "dans moins de 50 ans, les côtes algériennes se seront vidées de toute forme de vie".