L'interception, au large de Sidi Lakhdar, d'une barque en polyester à bord de laquelle se trouvaient pas moins de 12 clandestins, a mis fin à la tentative d'émigration à destination de l'Espagne. C'est dans la nuit de dimanche à lundi que l'opération a été menée à son terme grâce à la vigilance des garde-côtes de Mostaganem. Le plus tragique, dans cette énième tentative d'émigration clandestine, est l'âge de certains clandestins. En effet, parmi les 12 jeunes interceptés, 4 sont encore collégiens. Autre particularité de ce groupe : l'absence, à bord de l'embarcation, d'une personne adulte. En effet, les 12 personnes interpellées ont 16 et 17 ans. Habituellement, à bord des embarcations, il y a toujours un passeur chevronné ayant une bonne connaissance de la navigation entre les deux rives, distantes de plus de 250 km. Apparemment, ce groupe d'adolescents a monté toute cette opération sans passer par les circuits habituels, avec un réseau de rabatteurs et obligatoirement un bon pilote, dont le rôle principal est de convoyer les clandestins jusqu'à la côte espagnole avant de revenir préparer une autre traversée. Un commerce très lucratif, au point que les frais par passager peuvent atteindre les 20 millions de centimes. Par ailleurs, les autorités espagnoles viennent d'extrader 13 clandestins interpellés il y a deux semaines sur les plages d'Alicante, où ils avaient débarqué. Parmi eux, 9 sont originaires de Sidi Lakhdar (52 km à l'est de Mostaganem) et les 4 autres de Mostaganem. Le premier groupe avait embarqué à partir de la plage de Petit-Port (5 km au nord de Sidi Lakhdar) alors que le second avait pris la mer à partir de la plage de Chaâïbya, non loin de Cap Ivi.