C'est une visite pour le moins mouvementée qu'a effectuée, jeudi dernier, à Ain El Hammam, le wali de Tizi Ouzou. Même si, comme il l'a qualifiée, sa «visite est réussie», le wali de Tizi Ouzou n'a pas mené à terme, son programme. La virée à la salle omnisports et à l'hôtel «Djurdjura» n'aura finalement pas lieu, faute de temps. L'essentiel de sa visite, le chef de l'exécutif de wilaya, M. Bouazghi le consacrera à la rencontre improvisée avec la population qui l'avait interpellé au centre-ville. Il eut droit, malgré lui, à un bain de foule qui avait failli déborder le service d'ordre, à plusieurs reprises.Le wali dut faire face, dès son arrivée, à une situation très tendue où les citoyens lui refusaient d'écouter les responsables locaux qui exposaient les projets de la ville. Visiblement décidés à en découdre avec ces derniers, plusieurs centaines de citoyens qui attendaient cette visite, pourtant non annoncée, s'étaient massés autour de la délégation de la wilaya, l'empêchant d'effectuer tout mouvement. Des griefs à l'encontre du P/APC fusaient de toutes parts. La situation risquant de dégénérer à tout moment, le wali entreprit de quitter le centre-ville pour passer au second volet de sa visite. Ce qui ne fut pas possible puisqu'une foule excitée arrêta le cortège devant le siège de l'APC, exigeant une entrevue avec le premier responsable de la wilaya. Dans la salle de cinéma où il se rendit, il consent à écouter dix personnes représentatives. Cette rencontre imprévue chamboula tout le programme de la délégation qui dut faire l'impasse sur la visite, prévue celle-là, à la salle omnisports et à l'hôtel. Outre les problèmes particuliers, les intervenants ont surtout mis l'accent sur «la hogra», le manque de logements et d'emplois, tout en citant au passage, l'insalubrité et la dégradation des routes. Le P/APC sur lequel certains ont tiré à boulets rouges est accusé de manque de communication. Quant à Mr Bouazghi, il dira, lors de sa prise de parole, «Je suis déçu de la place que vous réservez aux responsables locaux». «La situation est tellement grave qu'on ne peut y remédier d'un seul coup». Il promet alors de prendre en charge les revendications, «en fonction de mes prérogatives» précise-t-il. Le reste de la journée, la délégation le consacrera aux autres communes de la daïra.