- Egypte L'ancien ministre égyptien de l'Intérieur, Habib El-Adli, va être jugé à partir du 5 mars pour blanchiment d'argent. Le procès de Habib El-Adli, arrêté le 17 février, tout comme les anciens ministres du Tourisme et de l'Habitat et l'homme d'affaires, Ahmad Ezz, se déroulera devant le tribunal pénal du Caire. Les quatre hommes, dont les comptes ont été gelés, avaient été interdits de sortie du territoire égyptien avant d'être placés en détention provisoire. Au-delà de l'accusation de blanchiment d'argent, les militants pro-démocratie réclament qu'il soit poursuivi pour les «abus» commis par les forces de l'ordre depuis son arrivée à la tête du ministère et l'usage de la force à l'encontre des manifestants. De nombreuses procédures ont été engagées contre de hauts responsables politiques ou des membres des milieux d'affaire après la démission, le 11 février, du président Hosni Moubarak sous la pression populaire. Jeudi, l'ancien ministre de l'Information, Anas Al-Fekki, et le président de l'audiovisuel d'Etat, Oussama El-Cheikh, ont été arrêtés à la suite d'accusations de corruption. Mercredi, la justice avait annoncé que l'ancien ministre de la Culture, Farouk Hosni, candidat malheureux à la direction de l'Unesco en 2009, faisait partie d'une liste de personnes auxquelles on a interdit de quitter l'Egypte.
- Irak Un appel à de nouvelles manifestations vendredi à travers l'Irak a été lancé sur facebook par un groupe nommé les «Affamés d'Irak» afin d'exprimer la déception des électeurs près d'un an après les législatives du 7 mars. Et de rendre hommage aux 23 manifestants morts depuis le début du mois, dont 18 le week-end dernier. La journée de protestation est baptisée «Vendredi du regret». Face à la pression de la rue, le Premier ministre Nouri Al Maliki «a fixé au gouvernement et aux ministères une période de 100 jours au terme de laquelle un bilan sera tiré sur les échecs et les réussites de chacun», a annoncé un communiqué à l'issue d'un Conseil des ministres extraordinaire. Par ailleurs, le Premier ministre a diligenté une enquête sur les violences qui ont fait 18 morts pendant les manifestations de vendredi et samedi passés. Quatre journalistes, interpellés pendant les manifestations vendredi dernier à Baghdad, ont déclaré qu'ils avaient été «torturés» pendant leur détention et qu'ils entendaient poursuivre Al Maliki en justice pour cela.
- Liban Plusieurs centaines de personnes ont manifesté hier, à Beyrouth, contre le système confessionnel au Liban, à l'appel de groupes de jeunes sur facebook. «La révolution est partout... Liban, c'est à ton tour !», «Le peuple veut faire tomber le régime», ont scandé les manifestants, en majorité des jeunes. Le système libanais est un mélange complexe de partage du pouvoir basé sur des quotas communautaires et sur une tradition de «démocratie consensuelle». Depuis l'indépendance en 1943, il garantit une parité entre musulmans et chrétiens minoritaires dans la région. Il est, toutefois, accusé d'être à l'origine de tous les maux du pays, comme la corruption, le gaspillage, le clientélisme et, surtout, une guerre civile destructrice.
- Oman Deux manifestants omanais ont été tués et cinq blessés, hier, par la police lors de la dispersion d'une manifestation de chômeurs à Sohar, à 200 km au nord de Mascate. Les manifestants, quelque 250 personnes, se sont rassemblés à la suite de la tentative d'attaque sur un rond-point proche, appelé rond-point de la Terre, qu'ils ont rebaptisé «rond-point de la Réforme». La police a tenté de les disperser à nouveau avant de quitter les lieux. Les manifestants ont scandé des slogans demandant des emplois, de meilleurs salaires pour les Omanais et des mesures de lutte contre la corruption. Il s'agit des premières manifestations violentes dans le sultanat d'Oman qui a connu ces dernières semaines des marches à caractère social.