Le lynchage à la française a commencé pour Dominique Strauss-Kahn, directeur général du FMI. C'est «un véritable drame» pour le journal France Soir. «Impensable», pour le quotidien économique les Echos. «Une humiliation pour DSK et pour les siens, s'il est innocent. Une humiliation pour la France, dans tous les cas et au-delà des clivages politiques, car l'image de notre pays s'en trouve d'ores et déjà altérée», écrit la Croix (quotidien catholique). «L'arrestation de Dominique Strauss-Kahn, inculpé pour tentative de viol, a provoqué un ‘coup de tonnerre' dans le ciel socialiste, selon l'expression de la première secrétaire, Martine Aubry. Elle risque en effet d'empêcher la candidature du chouchou des sondages à la primaire, dont le calendrier avait pourtant été élaboré sur mesure pour le directeur général du FMI», rapporte le journal électronique Mediapart. Autrement dit, DSK qui, pourtant, a beaucoup d'appuis en France, n'a plus de chance d'être candidat à la présidentielle de 2012 au nom du Parti socialiste (PS). Le journal allemand Die Welt explore la thèse de la théorie du complot puisqu'il est évident que le moment du scandale intervient à l'heure du début de la course à la candidature pour la présidentielle en France. L'élimination de DSK profite à qui ? Die Welt ne répond pas. Pour la télévision britannique BBC, DSK est «l'opposant le plus crédible» à Nicolas Sarkozy, président candidat à sa propre succession. Le journal américain New York Post a, lui, joué sur les mots en évoquant «le gros calibre français» qui dirige le FMI ! Un autre journal américain, Daily News, publie une photo de DSK, en une, sortant la langue avec un regard langoureux. Le titre qui accompagne la photo est sans appel : « The perv » (le pervers) ! L'allemand Bild a qualifié DSK de «socialiste de luxe qui voulait diriger la France». Moqueur, le quotidien espagnol El Pais s'est permis cette expression tirée du célèbre slogan de Barack Obama, «yes, we can » (oui, nous pouvons), «No, he kahn't» (Non, il ne peut pas) ! «Il faut sortir de l'hypocrisie. Ce n'est pas la première fois que DSK se livrait à ce genre d'agissements au Sofitel. C'est là qu'il descendait toujours. Ça s'est produit plusieurs fois et depuis plusieurs années. La direction de l'hôtel avait étouffé toutes les autres affaires», a confié le député UMP (parti au pouvoir), Bernard Debré, à la chaîne de télévision belge RTBF. Plus réservée, la presse arabe ne s'est pas trop étalée sur l'affaire. Le journal libanais El Hayat a estimé qu'une bombe politique a explosé en France après le scandale de New York. «C'est fini pour les ambitions politiques de DSK», a écrit El Hayat. Le site électronique arabophone Elaph a rapporté, pour sa part, que l'affaire du directeur général du FMI a eu des effets sur l'euro et sur le marché du pétrole. L'euro a notamment baissé sur le marché des changes en Asie, compliquant à terme le règlement de la crise de la dette en zone euro. Par ailleurs, Le monde.fr a annoncé hier qu'une journaliste française, Tristane Banon, qui a affirmé avoir été agressée sexuellement par DSK en 2002, va porter plainte contre lui. Pourquoi ne l'a-t-elle pas fait avant ? Elle aurait été dissuadée par sa mère, cadre du Parti socialiste (PS) !