Un fait inédit, selon certains, une suite logique selon d'autres, et un choc pour les politiques français. Dominique Strauss-Kahn reste l'enfant de la France et la majorité des Cannois restent optimistes quant au démêlement de cette situation qui tombe comme un couperet sur la tête de celui qui, deux jours avant son arrestation, occupait le haut des podiums pour la présidentielle de 2012. L'homme fort du Fonds monétaire international (FMI) a été arrêté à New York pour «agression sexuelle», «séquestration» et «tentative de viol». Une chape de plomb s'abat en effet sur DSK qui a déjà choisi son slogan pour la présidentielle de 2012 en empruntant à Barak Obama le sien : «Yes, We Kahn». «Tout est foutu pour notre candidat ; avec le système américain, le candidat potentiel et grand rival de Sarkozy pourra dire adieu à sa carrière politique et au niveau du FMI», nous a confié un élu du parti socialiste à la mairie de Paris. A l'heure où nous mettons sous presse, le patron du FMI fait son entrée dans le bureau de la juge américaine Jackson pour un interrogatoire poussé à la salle 130 du tribunal de New York. Dominique Strauss-Kahn plaidera non coupable, mais selon l'avocat du barreau de Paris Me Challet, «le système judiciaire américain est différent du nôtre ; l'accusé doit apporter des preuves de son innocence, ce qui n'est pas le cas pour le droit français». Et d'ajouter : «Selon mes informations, la police américaine a trouvé des traces sur les vêtements de Strauss-Kahn, puisqu'il a été soumis à une fouille corporelle. Selon la police toujours, des traces ADN de la jeune femme de chambre ont été trouvées sur Strauss-Kahn, ce qui va être très difficile à contredire». La classe politique française quant à elle est consternée et stupéfaite par cette affaire terrible. Selon le député Pierre Moscovici, «cette nouvelle est un choc qui nous bouleverse ; attendons toutefois la version de Strauss-Kahn», ce qui n'est pas le cas pour la présidente du Front National, Marine Le Pen, qui a tiré à boulets rouges sur l'accusé : «Si les faits reprochés sont avérés, il est définitivement discrédité pour la haute fonction de l'Etat». Sa femme, l'ancienne journaliste Anne Sinclair a, quant à elle, appelé les français à la retenue et au respect de la personne : «J'appelle à la retenue et j'appelle tout un chacun à la décence». néanmoins, du côté de la droite française, parti du président Sarkozy, «on se frotte les mains», certains cercles parlent même de complot diligenté par les pro- UMP : «Comment vous expliquez l'information donnée sur le réseau Twitter par un jeune militant de l'UMP disant que Strauss-Kahn est arrêté pour les faits cités avant même que l'information soit donnée à New York, tout a été bien préparé ; c'est désolant d'en arriver là», a commenté Gisèle, une retraité française. D'autres citoyens français parlent de complot diligenté par des responsables du FMI : «C'est un piège contre Strauss-Kahn pour prendre la direction du FMI. les américains ne seront pas loin de ce complot, ils ont reproché à Strauss- Kahn à la tête du FMI, et ce, depuis son installation, son parti pris pour l'Europe», a indiqué un professeur d'économie à l'université de Paris. L'arrestation de Strauss-Kahn à New York a bouleversé aussi la scène internationale, notamment par rapport au FMI qui sera probablement entre les mains des américains qui vont accroître la pauvreté dans le monde et continuer à alimenter les pays riches au détriment des pays pauvres et émergents. «Les américains vont tout faire pour imposer leur candidat à la tête du FMI», a conclu l'économiste. En tout état de cause, l'avenir de Strauss-Kahn sur le plan politique est définitivement hypothéqué, vu que le dépôt de candidature pour les primaires socialistes débutera en juin prochain pour les clore en juillet ; sur le plan international, notamment au FMI, le conseil d'administration du fonds a déjà installé l'adjoint de Strauss Kahn à sa tête. De notre envoyé spécial en France Elias Melbouci