Barack Obama a promis, hier, un changement Obama face au «printemps arabe» d'approche des Etats-Unis envers le Moyen-Orient, plaçant fermement son administration du côté des manifestants pour la démocratie, dans un discours très attendu, revenant sur six mois de révoltes arabes. Faute d'un changement d'approche impératif, l'Amérique devra faire face à une profonde rupture avec le monde arabe, a assuré le président américain. Le locataire de la Maison-Blanche est revenu en détail sur les épisodes du «printemps arabe». Il s'en est pris en particulier au président syrien Bachar Al Assad. «Le président Assad est maintenant face à un choix. Il peut diriger la transition ou s'écarter», a commenté M. Obama. Le président américain a aussi exigé «la fin des violences contre les manifestants, la libération des prisonniers politiques et l'accès des groupes de défense des droits de l'homme dans des villes comme Deraa», foyer de la contestation syrienne. Le président américain n'a pas manqué d'accuser la Syrie de «suivre son allié iranien», qui l'aide, selon lui, à organiser la répression. A Bahreïn, un allié précieux des Etats-Unis dans le Golfe persique, M. Obama a réclamé un «vrai dialogue» entre le pouvoir et l'opposition. Il a aussi rappelé que le président du Yémen, Ali Abdallah Saleh, devait respecter ses engagements concernant la transition du pouvoir. Le conflit israélien a également été au centre d'intérêt d'Obama. Les frontières d'Israël et d'un futur Etat palestinien doivent, selon lui, être fondées sur celles de 1967. Une Palestine indépendante, qui ne devrait pas être «militarisée», a-t-il dit, tout en mettant en garde contre les tentatives palestiniennes d'«isoler» Israël aux Nations unies, qui, selon lui, «ne créeront pas un Etat indépendant». A noter qu'au moment où M. Obama s'exprimait, une ONG révélait à Al Qods occupée qu'Israël avait approuvé la construction de 1520 nouveaux logements dans deux quartiers de colonisation juive dans sa partie orientale. Le président américain a également rappelé l'inefficacité des stratégies de la «répression», assurant qu'«une nouvelle génération a ainsi émergé et sa voix nous dit que le changement ne peut être refusé», tout en saluant la non-violence des mouvements. Revenant sur la mort d'Oussama Ben Laden sous les balles d'un commando américain, M. Obama a pris le soin de remarquer que les révoltes arabes semblaient, à ses yeux, tourner le dos à l'extrémisme. Il a souligné que le chef d'Al Qaîda «rejetait la démocratie et les droits individuels pour les musulmans au profit d'un extrémisme violent». Aujourd'hui, a-t-il insisté, les Arabes voient l'extrémisme d'Al Qaîda comme «une impasse». Ben Laden est «un meurtrier de masse», et dès avant sa mort, son réseau «perdait sa lutte... car l'immense majorité des gens ont vu que le massacre d'innocents ne répondait pas à leur quête d'une vie meilleure», a déclaré le président américain.