Déboires d'un jeune investisseur qui voit son projet se volatiliser et son argent parti en fumée à cause de la hogra et d'une politique bureaucratique de l'investissement dans la wilaya de Tlemcen. M. Mohamed Réda Abid. Confessions avec preuves d'un Algérien qui en a marre : «Dans le cadre de la promotion de l'investissement au niveau des régions déshéritées, j'ai acquis une parcelle de terrain auprès d'un particulier, d'une superficie de 9.854,92 M2 à Aïn Fezza wilaya de Tlemcen, suivant certificat de possession n°309 du 30 septembre 2007 établi par la mairie de Aïn Fezza et publié par la conservation foncière de Tlemcen sous le n° 737 du 26 novembre 2007». Un terrain qui devait servir d'assiette pour l'implantation d'une usine de production et de galvanisation des pylônes électriques nécessaires pour le programme d'électrification en Algérie où une étude technico-économique a garanti le respect de l'environnement, comme le prouve l'étude validée par la direction de l'environnement de Tlemcen sous le n°226/2008 du 16 mars 2008. «La première phase a consisté en la délimitation de l'assiette par la direction des domaines de Tlemcen qui a établi une lettre en 2007 qui démontre clairement que cette propriété ne fait pas partie des biens de l'Etat suivant le rapport de l'inspecteur chargé de ce dossier. En seconde phase, continue notre interlocuteur, dépité et après avoir sué, un permis de construire pour clôturer le terrain a été délivré le 23 décembre 2007 et, ce, suite à l'accord du 23 décembre 2007 délivré par la Subdivision de l'Urbanisme de la Daïra de Chétouane». Après notification de l'arrêté de création n°2602 du 15 novembre 2008 émanant de M. le wali de Tlemcen et la décision 112 du 22 mars 2009 émanant du ministère de l'Environnement, un avis favorable a été notifié à l'investisseur pour la réalisation de cette usine. «La construction de mon usine fut entamée conformément au permis de construire délivré au nom de METGAV en date du 28 juin 2009, en application du code de l'urbanisme et aux lois de la République». Après l'obtention de tous les papiers réglementaires délivrés par les autorités compétentes, M.Abid a lancé la réalisation de son usine, à savoir les fondations, le bloc de production ainsi que le bloc administratif ou l'avancement des travaux a atteint 40%. Ayant toutes les garanties de la création de son usine, il a pris des engagements avec une industrie étrangère pour une assistance technique et la fourniture des équipements inscrits à l'agence nationale de développement de l'investissement sous le numéro 2007/13/0152 du 27 novembre 2007. Mais, ce n'était pas gagné pour autant : «Grandes furent ma surprise et ma désolation lorsque le wali de Tlemcen me notifia une annulation du permis de construire sur proposition du secrétaire général de la wilaya de Tlemcen sans être préalablement consulté ou même mis en demeure en s'appuyant seulement sur une correspondance émanant du ministère de la Justice datée 16 août 2009 délimitant le périmètre de sécurité pour un projet de pénitencier initié postérieurement à l'implantation». Ne lâchant pas prise, et dans le respect de la procédure et la conformité administrative, la conduite de M.Abid était la suivante : le premier représentant de l'administration local contacté était le maire de Aïn Fezza qui lui a indiqué que son projet est conforme aux lois de la République et l'implantation a posteriori dudit pénitencier avait prévu initialement au moins cent mètres de distance, soutenu par un avis technique et un procès-verbal du choix de terrain de la subdivision de l'urbanisme de la daïra de Chetouane. M. Abid a été reçu, par la suite, par le wali, lequel certifia au jeune investisseur «une usine ?... Evidemment, j'ai accordé mon autorisation pour l'implantation de cette usine, mais cette annulation est le résultat d'une correspondance du ministère de la Justice et, en ce moment, la question est embarrassante car la réalisation du centre pénitencier est bien décidée». Voilà ce qu'on appelle une erreur administrative constatée par le wali. Ce dernier finit par créer une commission technique qui aboutit à l'avis suivant «la clôture de mon usine est proche du centre pénitencier». La décision proposée était de transposer l'implantation du l'usine. «De ce fait, j'ai patienté plusieurs mois sans qu'aucune solution concrète et officielle ne m'ait été notifiée». Las, M.Abid s'est orienté vers le ministre de la Justice. Après quoi, il a été reçu par le procureur général de la cour de Tlemcen le 10 janvier 2011. «Le magistrat me certifia que mes inquiétudes et mes doléances seront communiquées fidèlement au ministre de la Justice» Mais, depuis, rien. Une audience audit ministre a été demandée le 9 février 2011. Aucune réponse. Très abattu, M.Abid confesse : «Tous mes efforts de plusieurs années de travail furent anéantis avec une légèreté déconcertante sans aucune considération ni pour les dépenses engendrées ni pour le temps passé d'une administration à l'autre».