Les spéculateurs, en grand nombre, ne ratent jamais l'occasion pour investir le marché et faire de substantiels bénéfices. La pénurie et la spéculation exagérée sur le prix du gaz butane continuent à susciter de vives inquiétudes chez les habitants de Tamanrasset, notamment en ce mois de jeûne. Par malheur, cela fait quatre jours que cette pénurie dure et que les consommateurs investissent vainement les stations-service dès les premières lueurs du matin. Les quantités entreposées, explique-t-on à la station de Tahaggart, sont insuffisantes pour satisfaire la forte demande en gaz butane, qui est de grande nécessité. «Nous distribuons quotidiennement jusqu'à 23 100 bouteilles de gaz sans pour autant parvenir à satisfaire la demande sans cesse grandissante. Pourtant, à la fin de chaque journée, on vide trois semi-remorques d'une capacité de 6300 bouteilles chacun et deux autres de type K120 d'une capacité de 2100 bouteilles», indique un agent de Naftal. Profitant d'une telle déconfiture, certains commerçants sans foi ni loi trouvent l'occasion immanquable de se livrer à une spéculation exagérée en appliquant des prix exorbitants au grand dam des citoyens contraints de débourser entre 250 et 280 DA pour une bouteille, au lieu de 200 DA qui est son prix normal. Dans certains hameaux, atteste-t-on, la majoration est de 100 DA, ce qui porte le prix de la bouteille à 300 DA. Ne pouvant plus parer à ce genre d'agissements, certains préfèrent renouer avec la cuisine traditionnelle en se rabattant sur le bois et le charbon, particulièrement les habitants des mechtas et bourgs lointains plongés dans les abysses de la précarité à cause du réseau routier défectueux.