Les habitants de Boumerdès ne semblent plus s'intéresser à la chose culturelle. C'est du moins ce que nous avions pu constater lors des activités organisées durant ces trois dernières années à la maison de la culture Rachid Mimouni ou au niveau des salles de cinéma de Boudouaou et des Issers. Il y a moins d'une semaine, la maison de la culture Rachid Mimouni, avait abrité les festivités des 1ères journées nationales du théâtre de l'avant-garde. Organisée par la coopérative Soumout, cette manifestation, marquée par la présentation de plusieurs pièces théâtrales, n'a pas drainé grand monde. Les spectacles se sont déroulés dans des salles à moitié vides. Les citoyens de la région ne se bousculent plus au portillon pour s'offrir des moments de divertissement. Les invités de Soumout, parmi lesquels se trouvent des comédiens égyptiens et d'autres venus de différentes wilayas du pays, n'ont pas été applaudis par un large audimat lors leur production sur scène.Le nombre de personnes ayant assisté au spectacle présenté par la troupe Imouzar de Tizi-Ouzou, ne dépassait pas la trentaine. Idem pour la pièce «El Mouchaouid», de la troupe de la maison de la culture et «la dernière leçon» de Omar Fetmouche, présentées devant une assistance très faible. Cela bien que le sujet traité par cette dernière soit lié aux maux dont souffre l'école algérienne. L'on se demande alors à quoi sert l'organisation d'une activité artistique qui sera finalement boudée par le public. Les organisateurs de la manifestationsemblent n'avoir rien entrepris en matière d'information.Point d'affiche. Les ruelles du centre ville étaient pourtant bondées de banderoles, mais aucune n'invitait à se rendre à la maison de la culture pour assister ce qui s'y déroule. Le comble c'est que même les étudiants étaient aux abonnés absents, ce qui dénote du peu d'intérêt qu'ils accordent au 7e art. Pourtant, la salle de conférence où se déroulent les spectacles est située à un jet de pierre de l'INH et d'une importante cité universitaire. Mais le problème ne date pas d'aujourd'hui. Les colloques nationaux organisés durant ces trois dernières années en hommage à Rachid Mimouni n'ont pas été à la hauteur de l'aura et la grandeur de l'auteur.Les services concernés justifient cette déchéance du public par l'isolement de la maison de la culture Rachid Mimouni. Certains citoyens attribuent cela au manque de communication et le manque d'attractivité des activités organisées et dont la plupart revêt un cachet officiel. D'autres vont plus loin et accusent d'incompétents ceux en charge de promouvoir la culture au niveau local.