Plus 815 femmes victimes de violences ont décidé de se confier durant l'année 2011 aux 15 centres d'écoute dirigés par des associations soucieuses de lutter contre ce phénomène, c'est ce que indique le dernier rapport établit par le Centre d'information et de documentation sur les droits de l'enfant et de la femme (Ciddef) à travers le Réseau National des Centres d'Ecoute des Femmes Victimes de Violences. 600 cas ont été enregistré en 2010 contre seulement 224 en 2009. Selon des membres du Ciddef ces chiffres, en constante évolution, démontrent que les femmes sont de plus en plus disposées à parler des différentes violences qu'elles subissent. « Je pense que les femmes maintenant réclament, car elles ont trouvé des endroits pour parler. Avant elles étaient des femmes patientes qui ne réclamaient pas alors qu'actuellement beaucoup viennent pour être informé sur leur droit et pour demander de l'aide », dire Melle Amina Saker rencontrée dans le siège du Ciddef à Alger. D'après elle, l'afflux des femmes dans ces centres est relevé aussi bien dans le milieu urbain que rural avec, bien entendu, quelques différences. « Dans le milieu rural ce sont principalement les femmes victimes de violences conjugales qui dénoncent alors que dans les villes on trouve les mères célibataires, les jeunes filles et les cas de détresse », a-t-elle expliqué. « D'ailleurs, soutient elle, Alger figure en tête de liste avec 205 questionnaires suivi par Tizi-Ouzou avec 114 cas. Dans cette dernière wilaya le travail s'est fait principalement en milieu villageois ». Selon notre interlocutrice ce qui fait que ces associations sont de plus en plus sollicitées, c'est qu'elles ne font pas seulement de l'écoute mais assurent dans une grande partie des cas un accompagnement psychologique et juridique pour ces femmes. Afin d'informer d'avantage sur l'existence et le rôle de ces centres, une campagne de sensibilisation débutera dès samedi 26 novembre à l'occasion de la célébration de la journée internationale pour l'élimination de la violence çà l'égard des femmes. Un séminaire se tiendra le même jour à Alger. Pour sa part, le 28 novembre, la commission des femmes de l'Ugta organisera une caravane à Alger Centre criant haut et fort « on est contre la violence ». Interrogé sur la relation des pouvoirs publics avec les associations assurant ce travail, Me Ait Zai, directrice du Ciddef, a expliqué que le travail des associations est un complément. « Il s'agit de donner aux institutions publiques ce qu'elles ne peuvent pas avoir directement de la part des associations. Nous, nous sommes l'intermédiaire entre les associations et les institutions publiques », a-t-elle affirmé avant de préciser « les rapports que nous faisons sont envoyés au ministère de la condition féminine pour alimenter le même système d'information qui existe à son niveau. On est ainsi deux à avoir ce système d'information ».