Les habitants des quartiers Tahtouh et Babathi ont barricadé l'accès à la station de bus. Excédés par ce qu'ils qualifient de silence méprisant et d'un laxisme préjudiciable à leur égard, les habitants des cités Tahtouh et Baba Ali ferment, depuis samedi, la station urbaine de la ville de Médéa. Les contestataires ont barricadé de bon matin tous les accès aux quais de bus. Ils ont chassé les marchands occasionnels qui avaient pris place aux alentours. Même les chauffeurs, habitués à garer dans ces mêmes endroits, n'ont pas été épargnés. Ils les ont délogés et toute la placette a été vidée de son monde sous les menaces des riverains. «Nous sommes agacés et à bout de nerfs à longueur de journée, s'emporte un des protestataires. Nous ne pouvons plus supporter ces vacarmes assourdissants, le bruit de dizaines de moteurs et les klaxons de jour et tard la nuit.» Les services d'ordre sont intervenus pour raisonner et calmer les riverains, mais en vain. Ces derniers maintiennent leurs revendications et veulent avoir un entretien avec le premier responsable de la wilaya pour avoir des garanties à leurs conditions. Datant des années 1980, cette station n'était que provisoire. Aujourd'hui, elle compte plus d'une centaine de bus et dessert toutes les directions dans le centre ville de Médéa. Cependant, située au milieu d'immeubles HLM en plein centre-ville, elle est devenue asphyxiante et dérangeante pour tous les citoyens. Au moment où nous mettons sous presse, cette principale station urbaine de bus demeure encore fermée. Les usagers, tourmentés par cette situation embarrassante, ne savent pas quoi faire, ni comment repérer les bus desservant leurs quartiers respectifs. Surtout qu'aucun lieu fixe ne rassemble toute la clientèle des différentes directions. Chassés, tous les moyens de transport urbain stationnent en plein centre-ville, causant d'énormes bouchons et une immense colère.