Une série de «normalement» a émaillé les réponses du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, jeudi, en marge de la séance de questions orales au niveau du Conseil de la nation. Ainsi, «normalement», les élections législatives auront lieu durant la deuxième quinzaine du mois de mai, a annoncé Daho Ould Kablia et, de surcroît, il y aura, dit-il encore «des observateurs étrangers à la pelle». Une déclaration faite sur un ton sarcastique qui dénote de tout le sérieux qu'on veut donner à cette échéance électorale pourtant décisive. Le sens de la mesure semble échapper au ministre de l'Intérieur qui, à trop vouloir «rassurer», use de mépris. Il affirme encore, concernant les législatives, qu'il y aura des urnes transparentes dans tous les bureaux de vote pour lutter contre la fraude. Autre «normalement» : il concerne l'agrément de nouveaux partis. Ainsi, sans trop de précisions ni affirmation, M. Ould Kablia a rappelé que «l'attribution d'un agrément constitue l'aboutissement d'un long processus prévu par la loi», assurant que «les dossiers qui satisfont à toutes les conditions prévues par la loi sur les partis auront leur agrément sans aucun problème». Une déclaration qui semble intemporelle tellement elle est servie à chaque sortie médiatique. «Notre rôle en tant qu'administration est de vérifier si les dossiers (d'agrément de partis) déposés à notre niveau sont en conformité avec la loi en vigueur», note le ministre pour justifier encore une fois, avec les mêmes mots, le temps pris par l'administration pour rendre compte de son travail de contrôle de conformité des dossiers. M. Ould Kablia annonce par ailleurs que le projet de nouveau découpage n'a pas été abandonné, mais plutôt «différé jusqu'à ce que les meilleures conditions de création de nouvelles circonscriptions administratives soient réunies». Voilà donc un autre «normalement» servi pour montrer la facilité avec laquelle on propose des projets et on les enterre tout aussi facilement.