Les Etats-Unis «veulent voir l'Algérie dotée d'une base démocratique solide qui reflète les aspirations du peuple algérien», selon Mme Clinton. La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, effectuera une visite en Algérie en février prochain, a déclaré jeudi à l'APS le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci. Elle répond à une invitation adressée, il y a quelques mois, par l'Algérie. «Nous nous réjouissons de la recevoir», a précisé le chef de la diplomatie algérienne, qui se trouve à Washington pour une visite de deux jours durant laquelle il a rencontré son homologue américaine et le secrétaire d'Etat adjoint aux affaires du Proche-Orient, Jeffrey Feltman. Les relations entre les deux pays semblent s'emballer avec l'annonce de cette visite. Les Américains annoncent déjà la couleur en soutenant «les réformes» en cours en Algérie. Lors d'une conférence de presse qu'elle a animée jeudi dernier conjointement avec son homologue algérien, à l'issue d'entretiens que les deux parties ont eu au siège du département d'Etat à Washington, Mme Clinton a affirmé que les relations entre les Etats-Unis et l'Algérie sont «excellentes». Selon des déclarations rapportées par l'APS, la diplomate américaine salue les «réformes significatives» engagées par l'Algérie. «C'est un plaisir d'accueillir le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, à Washington, et de telles consultations continues entre les deux pays sont un grand hommage à l'excellente relation bilatérale entre les Etats-Unis et l'Algérie», a-t-elle affirmé. Elle a précisé que les deux pays travaillent «en étroite collaboration» sur les questions de sécurité, en particulier contre le terrorisme, depuis plus d'une décennie. Rappelant le rôle de l'Algérie comme membre fondateur du Forum global de lutte contre le terrorisme (GCTF) lancé en septembre dernier à New York, Hillary Clinton a salué la mise en place du groupe de contact algéro-américain de lutte contre le terrorisme et les questions de sécurité connexes pour «faciliter davantage la coopération dans le Sahel». Sur le plan maghrébin, la secrétaire d'Etat américaine a indiqué que les Etats-Unis «remercient l'Algérie pour l'appui qu'elle a accordé à la Tunisie et la Libye». Pour ce qui est des réformes engagées dans le pays, elle a souligné que «l'Algérie a entrepris des réformes très importantes», ajoutant que les Etats-Unis «félicitent le gouvernement (algérien) des récents efforts engagés dans cette direction». Selon elle, les Etats-Unis «veulent voir l'Algérie dotée d'une base démocratique solide qui reflète les aspirations du peuple algérien». L'APS rapporte que Mme Clinton a également salué l'augmentation prévue du nombre de femmes qui devront prendre part aux prochaines élections législatives et les invitations lancées par le gouvernement aux observateurs internationaux pour ce rendez-vous électoral, ainsi que le projet d'ouverture du champ médiatique aux chaînes de télévision privées. Pour Hillary Clinton, toutes ces réformes sont «tout à fait conformes avec l'objectif d'une plus grande démocratisation à laquelle le gouvernement algérien s'est engagé». A propos de la situation en Syrie, la secrétaire d'Etat a souligné que les Etats-Unis «vont continuer à travailler avec l'Algérie et tous leurs autres partenaires de la Ligue arabe pour mettre fin à la violence en Syrie». Sur le dossier du Sahara occidental, elle a précisé que les Etats-Unis continuaient à soutenir les efforts visant à trouver «une solution pacifique, durable et mutuellement acceptée pour résoudre ce conflit. Les Etats-Unis soutiennent le processus de négociations (entre le Front Polisario et le Maroc) sous l'égide des Nations unies». Mourad Medelci : «Le soutien américain est nécessaire» Pour sa part, M. Medelci s'est félicité de «la qualité des discussions» avec son homologue américaine pour traiter les questions délicates et difficiles qui touchent la région du Moyen-Orient. Il a assuré que l'Algérie ne ménagera aucun effort pour aider à améliorer la situation dans le Maghreb et les pays du Sahel, ajoutant que «le soutien de nos partenaires, notamment les Etats-Unis», est nécessaire. Evoquant la Syrie, le ministre a souligné que les Etats-Unis et l'Algérie dénoncent la violence, tout en soutenant que la mission des observateurs de la Ligue arabe a besoin de tout le soutien de ses partenaires internationaux. Le chef de la diplomatie algérienne a souhaité que les relations entre les Etats-Unis et l'Algérie poursuivent leur cours «dans une compréhension encore plus grande et par des consultations plus fréquentes», et ce, dans le cadre d'une «coopération plus forte et plus intense». Abordant les relations bilatérales, M. Medelci a affirmé qu'elles se développaient «favorablement» dans plusieurs domaines, tel celui de l'économie où les Etats-Unis demeurent le premier client de l'Algérie en matière de commerce extérieur. Sur le plan militaire, a-t-il poursuivi, les programmes de formation arrêtés entre les deux pays sont mis en œuvre «à la satisfaction des deux pays». En ce qui concerne la lutte contre le terrorisme, il a relevé les préoccupations quant à la situation dans la région du Sahel, et ce, avant et après les événements en Libye. A ce propos, le ministre note que l'Algérie coordonne, avec un certain nombre de résultats satisfaisants, l'action au sein des pays du champ (Algérie, Mali, Niger et Mauritanie) pour «organiser les synergies de lutte contre le terrorisme». Selon lui, «il s'agit aussi de coordonner un partenariat entre les pays du champ et les pays partenaires, dont les Etats-Unis, qui devrait permettre de mener dans les meilleures conditions cette lutte antiterroriste en sollicitant des pays partenaires leurs capacités de formation, leur système d'information et leur technologie, voire leurs équipements à chaque fois que cela est nécessaire», a-t-il insisté.