Même s'ils peuvent bénéficier de remises importantes sur leur contrat d'assurance automobile, les clients devront souvent en payer le prix en termes de qualité de services. Contracter cette assurance est obligatoire pour les automobilistes, en revanche c'est quant il s'agira d'appliquer cette obligation aux compagnies pour respecter leurs contrats en termes d'indemnisation, que les problèmes apparaissent. Nombreux sont, en effet, les assurés qui se plaignent de délais d'indemnisation trop longs, et ce, quel que soit l'assureur (société publique ou privé) surtout quand les sinistres impliquent une autre compagnie. Ainsi, chez certaines compagnies d'assurances, des clients avouent attendre de recevoir leur chèque depuis plus de six mois pour un dommage mineur dont la réparation ne coûterait pas plus de 2000 à 3000 DA. Alors que dans d'autres cas, les délais peuvent aller jusqu'à 3 ou 4 années, voire plus ! Il faut savoir que les remboursements dépendent de certains paramètres, notamment le type de police d'assurance que l'assuré a contractée, mais aussi de la nature du sinistre. Ainsi, comme l'explique le secrétaire du Conseil national des assurances, Benbouabdellah Abdelhakim : «Pour le corporel, les délais de remboursement sont de huit à douze mois et pour le matériel, cela dure entre trois à six mois.» Du côté des compagnies, Abdelhakim Hadjou, directeur général adjoint à Salama Assurances Algérie, affirme que «pour régler les sinistres, il y a toute une industrie derrière». A Salama, «nous avons mis en place des centres d'expertise et de paiement, permettant un règlement rapide des sinistres aussitôt expertisés. Notre client, dans la limite des pouvoirs du centre, reçoit le chèque sur place». Ce qui n'est pas toujours le cas. Pour Hassen Khelifati, PDG d'Alliance Assurances, «généralement, ce sont les expertises (parfois un peu complexe) qui allongent les délais de règlement des dossiers». En 2010, quelques compagnies (Alliance Assurances, CIAR, CASH, Salama, Cardif) ont augmenté le niveau de leurs indemnisations par rapport à 2009, alors que d'autres affichaient des baisses en la matière. «Nous avons payé le maximum de sinistre», explique M. Khelifati, en précisant qu'en 2011, 30 000 dossiers de sinistres ont été payés sur un total de 35000 enregistrés.Il reste, selon lui, de «la responsabilité des pouvoirs publics d'imposer qu'il y ait des règles pour que les compagnies soient plus diligentes, notamment dans le cas de sinistre inter-compagnies et des recours dans le cadre de la responsabilité civile automobiles». Bien que des enquêtes ont été menées autour de ce problème, son règlement ne semble pas trouver de solution efficace. Selon Amara Laâtrous, président de l'Union des assureurs et de réassureurs, «les compagnies se sont entendues pour engager des campagnes de liquidation de dossiers afin d'en finir avec les contentieux». Il reconnaît toutefois que «la gestion des sinistres et le règlement des contentieux doivent intervenir quotidiennement par des procédures ordinaires et ne pas être comme c'est le cas aujourd'hui le fruit de procédures exceptionnelles». Dans ce cadre, et concernant l'indemnisation des victimes d'accidents corporels de la circulation, le CNA a mené en 2011 une concertation autour de la mise en œuvre d'un programme d'actions visant à systématiser l'offre de règlement amiable. Des représentants des assureurs et des autres institutions (Justice, DGSN, CNAS, etc.) se sont concertés pour introduire dans le dispositif juridique des dispositions visant à informer systématiquement la victime ou ses ayants droit de la procédure de règlement amiable et intégrer dans la procédure de constatation, l'offre de règlement systématique. Le résultat de ces travaux sera bientôt soumis à l'assemblée générale du CNA, selon Benbouabdellah.