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«L'assurance catastrophe naturelle sera introduite dans la facture d'électricité» Abdelhakim Benbouabdellah, secrétaire permanent du Conseil national des assurances :
Les retards dans l'indemnisation des sinistres sont très souvent dénoncés par les assurés. Selon Abdelhakim Benbouabdellah, secrétaire du Conseil national des assurances (CNA), les choses vont s'améliorer davantage. Dans cet entretien, il nous annonce que la convention interentreprises signée en 1997 sera révisée dans l'objectif de réduire les délais d'indemnisation. Les services de sécurité seront obligés de transmettre une copie du procès-verbal aux assureurs à chaque fois qu'un accident survient Le marché des assurances en Algérie demeure adossé essentiellement aux assurances obligatoires et particulièrement à la branche automobile, pourquoi, selon vous ? L'assurance automobile est l'une des assurances les plus surveillées sur le territoire national. Elle a un caractère obligatoire. Donc, elle est quotidiennement soumise à un contrôle. Cette situation de fait est due d'une part au fait que le citoyen perçoit l'assurance comme une taxe supplémentaire venant alourdir ses charges. D'autre part, il existe un problème de méconnaissance de produits assurances et de ses bienfaits. Il existe également un déficit flagrant en matière de vulgarisation. Il faut vulgariser les produits et accomplir un travail de communication. Il est indispensable d'expliquer aux citoyens de manière très simple afin qu'il y ait un intéressement. Nombreux sont les clients qui dénoncent les retards dans le remboursement des sinistres, en particulier pour l'assurance automobile. A quel niveau se situent les blocages ? Généralement, on incombe le retard uniquement aux assureurs. Or cela est faux. Dans le processus d'indemnisation, plusieurs acteurs sont concernés, à commencer par les services de sécurité à travers l'élaboration d'un procès-verbal. L'une des conditions qui permettent une indemnisation rapide, c'est qu'il y ait une préférence vers l'amiable. Ainsi, il faut rappeler aux assurés la nécessité de procéder à la signature du document par les deux parties, à savoir le responsable et la victime. Si cette procédure est respectée, les délais ne peuvent que se raccourcir. Il faut savoir aussi que dans le cas d'un sinistre, il y a deux assureurs qui interviennent. Habituellement, il y a une incompréhension des dossiers par l'une des deux parties. Si l'une procède au remboursement, la seconde engendre un retard et cela effectivement pénalise l'assuré. Qu'est-ce qu'il y a lieu de faire dans ces situations ? Pour alléger les délais de remboursement, une convention interentreprises a été signée en 1997 entre les compagnies d'assurance. En 2009, cette convention a permis de traiter 30 000 dossiers. Ces mêmes assureurs envisagent de doubler le nombre de dossiers traités en 2010. Aujourd'hui, la convention est à l'étude afin de lui apporter des modifications pour une meilleure prise en charge des victimes. A travers la révision de ladite convention, il sera mis en place un mécanisme nécessaire pour éviter un quelconque retard. C'est donc toutes les compagnies publiques et privées à travers l'Union algérienne des sociétés d'assurance et de réassurance (UAR) qui se chargent de la révision de la convention. Le délai de remboursement de l'assurance automobile a fait l'objet également d'une enquête réalisée par le conseil national des assurances. Peut-on connaître les résultats de cette étude ? Effectivement, cette enquête a été réalisée en 2007. Les résultats obtenus nous ont permis d'élaborer une recommandation, traduite par la mise en place d'un programme de réduction des délais d'indemnisation, notamment d'accidents corporels. Tous les intervenants (expert, service de sécurité, justice…) dans le processus sont engagés dans ledit programme. Ce dernier a été finalisé et soumis à l'étude auprès de l'UAR. Nous attendons actuellement leurs avis pour pouvoir apporter éventuellement des corrections. Le programme est axé sur un règlement à l'amiable de tous les sinistres. A titre d'exemple, les services de sécurité seront obligés de transmettre dans des délais raisonnables une copie du procès-verbal aux assureurs à chaque fois qu'un accident survient. Ce programme permettra que les dossiers soient traités rapidement au niveau de la justice. Les assureurs plaident pour augmenter la prime de l'assurance automobile obligatoire actuellement estimée à 1500 dinars. Quel est votre avis ? Ce n'est pas la prime dans sa totalité qui est concernée. L'augmentation qui a été revendiquée par l'UAR porte uniquement sur le volet à responsabilité civile (RC). Elle représente globalement 10% du montant global du contrat de la prime d'assurance. Les raisons de cette revendication font que pour une prime de 100 DA encaissée, l'assureur débourse 220 DA. Il y a donc un certain déficit engendré par le niveau de la RC qui est jugé trop bas par rapport au nombre de sinistres constaté. L'assurance Cat-nat est obligatoire depuis 7 ans. Est-ce que les Algériens ont souscrit à cette police ? Que faut-il faire pour les sensibiliser ? Malheureusement, c'est l'un des filons pauvres de l'assurance en dépit de son caractère obligatoire. Ce produit ne connaît pas un engouement. Elle représente à peine 10% de la production globale du secteur. On ne se rend pas compte de son importance, les Algériens pensent qu'elle est chère. Alors qu'elle revient en moyenne entre 3 DA et 5 DA par jour. Rien n'est fait pour inciter les citoyens à s'assurer contre les catastrophes naturelles. Hormis le contrôle en fin d'année à la présentation des bilans fiscaux ou à l'occasion des transactions immobilières, il n'existe aucun contrôle dans ce sens, contrairement à l'assurance automobile. Nous avons dernièrement évoqué l'idée d'introduire cette prime d'assurance à titre d'exemple dans les factures d'électricité, afin d'obliger les citoyens de la payer. Il faut aller vers l'exercice effectif de son caractère obligatoire à travers des systèmes adéquats imposés aux citoyens. Est-ce que le secteur de l'assurance vie est développé en Algérie ? Mise à part les contrats de groupe au niveau des entreprises, ce type d'assurance n'est pas développé. On n'a pas encore atteint le stade d'assurer sa propre personne. Cependant, il faut engager des mesures très précises dans ce sens. Dans moins d'une année, en mars 2011, la loi obligera l'ensemble des compagnies de filialiser l'assurance des personnes des assurances de dommage. Il sera donc question de mettre en place une filiale dédiée à l'assurance de personne. Mais peut-être que la filialisation donnera un nouveau souffle. A partir de 2011, une compagnie d'assurance n'aura plus le droit de gérer en même temps les assurances de dommage et les assurances de personne. Entretien réalisé par