Une trentaine de maisons sont menacées par un glissement de terrain. Les villageois sont seuls face au sinistre. Le glissement de terrain touchant le village Aït Salah, dans la commune de Bouzeguène (60km à l'est de Tizi Ouzou) s'est de nouveau manifesté suite aux dernières pluies. Les villageois lancent un cri de détresse à l'endroit des autorités locales et au wali de Tizi Ouzou pour intervenir dans les plus brefs délais afin de stopper le sinistre qui ne menace pas seulement les proches habitations mais tous un quartier d'environ une trentaine de maisons. «Je ne dors pas la nuit quant il pleut, je ne suis pas tranquille dans ma propre maison. L'inquiétude ne me quitte jamais», nous dit une femme rencontrée à notre arrivée dans le quartier. Un monticule de terre long de près de 400 mètres, en forte inclinaison, est en perpétuelle instabilité avec son inexorable mouvement qui a débuté depuis un an et demi. Pour détourner les eaux pluviales, les villageois ont installé d'immenses conduites en plastique flexible. Les villageois ont réalisé un mini caniveau pour canaliser les eaux superficielles qui s'écoulent sur la route. Depuis les dernières pluies, l'état d'urgence est décrété au village d'Aït Salah. Les gabions qui ont été installés n'ont pas résisté à la première pluie. La terre s'est vite ramollie sous des tonnes de blocs de pierres. Les habitants scrutent le ciel et vivent au rythme des prévisions météorologiques qui ne sont pas stables. Le village est situé à une altitude d'environ 1200 m. De fréquentes chutes de neiges ont souvent bloqué le village. C'est au moment de la fonte des neiges que le glissement s'aggrave. «Il est impossible de couvrir tout ce monticule avec des bâches pour éviter les infiltrations des eaux», nous dit un villageois. Le glissement de terrain menace des dizaines d'habitations et pourrait s'étendre à d'autres quartiers si des actions urgentes ne sont pas entreprises. Les villageois ont fait tout ce qu'ils pouvaient mais sans assistance technique réelle. Les citoyens que nous avons rencontrés ne croient pas un instant que les pouvoirs publics feront quelque chose. Un habitant du quartier a affiché un réel pessimisme quant à une éventuelle prise en charge par l'Etat de ce sinistre. «Depuis plus d'une année on nous gargarise de promesses sans lendemain. On a assez des rafistolages qui ne servent à rien. Les gabions qui ont été installés n'ont servi à rien. Aujourd'hui, les tonnes de cailloux vont d'avantage aggraver et précipiter le glissement de terrain. Il faut ouvrir les gabions et enlever les blocs de pierres avant le retour de la pluie, sinon c'est trop tard». Un autre villageois s'interroge: «Où sont passées les études géotechniques promises aux villages d'Aït Salah et d'Ihitoussène ? Qu'attend-on pour désigner un bureau d'études ? Faudrait-il attendre que tout notre quartier disparaisse pour qu'on daigne intervenir sérieusement ?».La route menant au centre du village dont il ne reste qu'un passage piéton, est désormais coupée à la circulation automobile.