Dr J. C. Sollal (pédiatre) in Etre heureux à l'école Les conditions dans lesquelles l'enfant entre à l'école sont très importantes. On a dit et répété, pendant des années, que l'école rattrapait les inégalités. C'est faux. Lorsque l'enfant y entre, beaucoup de choses sont déjà jouées dans son développement. L'école lui permet d'utiliser les capacités, notamment intellectuelles, qu'il a acquises jusque-là, elle lui permet de s'épanouir ou non : mais elle ne rattrape pas les inégalités. Celles-ci existent déjà, elles se sont forgées dans les trois ou quatre premières années de la vie, qui jouent un rôle fondamental dans la structuration de la personnalité de l'enfant, à la fois sur le plan affectif et sur le plan intellectuel, lesquels sont totalement liés. (...) Une étude menée par les centres de protection maternelle et infantile ont montré, qu' à 4 ans, 25% des enfants ont des problèmes psychologiques importants, alors qu'à 2 ans, le pourcentage est plus faible, de l'ordre de 12 à 15%. Cela signifie que les problèmes psychologiques sont fonction de la relation entre l'enfant et son environnement et vont en s'accentuant. V . Host et L. Marbesa (pédagogues) in Pédagogie pour l'école élémentaire nouvelle La fonction des activités d'éveil au cycle primaire ne se limite pas à développer les attitudes et à fournir les motivations nécessaires aux disciplines instrumentales (la lecture, l'écriture et le calcul). Certes, elles peuvent être le véritable moteur de ces apprentissages - ces disciplines instrumentales participent elles aussi et largement à la fonction d'éveil par leurs finalités éducatives - mais elles comportent des objectifs spécifiques qui se traduisent par l'acquisition de compétences précises, savoir et savoir-faire. Les activités d'éveil ne sont pas définies par la simple juxtaposition des anciennes disciplines (histoire, géographie et sciences) regroupées pour des raisons de commodité matérielle. L'introduction des activités d'éveil a induit une flexibilité des emplois du temps, ce qui permet de mieux suivre les intérêts et les rythmes de travail des enfants. Si on veut la réussite des élèves au lycée et au collège, il faut absolument éviter de les étourdir par des connaissances parcellaires, mal comprises et non structurées, qui éteignent la curiosité, l'activité et l'esprit critique et de mécaniser leur pensée par des exercices répétitifs. Il faut leur apprendre à travailler et à organiser leur travail et non leur imposer des tâches. On ne forme pas un citoyen conscient et responsable en lui imposant un savoir stérile parce que non assimilé. On ne prépare pas un enfant à entrer dans la vie active en le maintenant toute la journée assis et soumis à un enseignement verbal. Cette fonction sociale des apprentissages scolaires ne pourra pas être remplie dans le monde d'aujourd'hui sans une remise en question du contenu et des méthodes.