Le site vient d'être provisoirement affecté aux marchands de l'informel, en fruits et légumes, et autres «trabendistes», pour contenir la colère. Une grande anarchie a régné avant-hier soir et hier matin au niveau de l'ex-gare ferroviaire dans l'espace alentour. Le site vient d'être provisoirement affecté aux marchands de l'informel, en fruits et légumes, et autres «trabendistes», pour contenir la colère. Bien que spacieux et situé à proximité de la gare routière qui dessert les grandes lignes urbaines, les lieux sont malpropres et ont besoin d'un toilettage à même de permettre à ceux qui l'occupent de travailler dans des conditions relativement meilleures. Hier, nous avons foulé les lieux, pleins d'immondices et de détritus, entrecoupés par les rails. Les jeunes s'affairaient, chacun en ce qui le concerne, à délimiter son espace avec des moyens de fortunes, souvent en apposant une lettre, un nom ou en l'entourant de fil de fer. Des lieux malpropres Les plus nantis sont carrément venus avec leurs carrosses déposer leurs marchandises sans se soucier comme pour le reste du groupe de la gadoue qui caractérise les lieux, autrefois lieu de débauche et repère pour la délinquance. Boualem, un jeune ex-vendeur au niveau des arcades, est dépité et voudrait voir la mairie procéder à un léger aménagement des lieux, occupé qu'il fut à déblayer son carré. D'autres jeunes, sceptiques, pointent du regard l'horizon, de plus en plus incertains. Le chef de daïra, qui a tenu une rencontre avec les marchands délocalisés, a promis, samedi, une solution en perspective mais la donne a quand même changé. D'une liste à 83 personnes, ce sont maintenant près de 200 jeunes marchands qui ont squatté la gare en attendant des jours meilleurs. Le supplice du jeune immolé, Gacem Hicham, reste toutefois dans les cœurs car c'est bien lui qui a permis cette tournure. Il aurait suffi, pourtant, d'anticiper pour ne pas en arriver là.