Très courus par les citoyens de la ville et des communes environnantes pour la disponibilité des produits et les prix bas pratiqués, les deux marchés de Draâ Ben Khedda (11 km à l'est de Tizi Ouzou), le marché des fruits et légumes et celui des vêtements usagés, ont atteint un seuil d'insalubrité intolérable. Situé au centre-ville, le marché couvert, un ensemble de baraquements en roseaux et bâches, est envahi par la boue à chaque rendez-vous de la pluie. La gadoue rend le déplacement à l'intérieur problématique. Le nombre de vendeurs et de clients, en constante augmentation, qui circulent sur cette surface réduite fait que le minimum en matière de sécurité n'est pas disponible, alors que l'APC continue à le tolérer dans l'état qu'il est. L'autre marché, qui a pris une dimension régionale, a carrément squatté la voie ferrée sur des centaines de mètres depuis que la ligne Thénia-Tizi Ouzou n'est plus opérationnelle. Des centaines de baraques, spécialisées dans le vêtement neuf et autres articles domestiques en provenance de Chine et, plus prisés par de nombreux citoyens, d'innombrables étals de vêtements et de chaussures usagés sont ouverts toute la semaine. Là aussi, et à la moindre ondée, les lieux se transforment en marécage. Si les lieux, propriété de la SNTF, sont occupés de manière provisoire, comme on le laisse entendre chez les officiels, des constructions en dur ont commencé à émerger ici et là, et la gare de la ville risque de disparaître au milieu de ces bidonvilles qui s'érigent en toute impunité.