L'ancienne directrice générale, abusivement écartée, n'a pas été réintégrée à son poste en dépit d'une décision de justice prononcée en sa faveur le 15 février 2012. Rien ne va plus au centre d'études en urbanisme Urbab de Blida. A ce jour, le bilan 2012 de l'entreprise n'est toujours pas adopté par le conseil d'administration, afin de prévoir notamment les achats de l'année en cours. Son ancienne directrice générale, abusivement écartée, n'a pas été réintégrée à son poste en dépit d'une décision de justice prononcée en sa faveur le 15 février 2012 par le tribunal de Blida et demandant sa réintégration à son poste d'origine, soit directrice générale. Ceux qui contestent son retour avancent des directives émanant du ministre de tutelle (Habitat) ! Dans une lettre ouverte adressée au président de la République, la «victime» dénonce la discrimination, l'abus d'autorité et de règlement de compte à son égard «pour non-obéissance dans le cadre de transactions foncières en contresens des intérêts de l'entreprise». L'ancienne DG de l'Urbab a aussi déploré, par le biais de la même requête, les injonctions directes, contraignantes et persistantes dans sa gestion des affaires de l'entreprise, et ce, depuis sa désignation en qualité de directrice générale en décembre 2007. Elle dénonce les «nombreuses immixtions et injonctions dans le fonctionnement du conseil d'administration de l'entreprise, ainsi que dans l'application des résolutions elles-mêmes». «Je me demande comment un organisme étatique pareil puisse bafouer à ce point et en toute impunité, une décision de justice», nous a-t-elle déclaré. Et de poursuivre : «Après avoir été écartée abusivement en juin 2011, j'ai pu avoir un nouveau contrat de travail le 25 octobre 2011. Mais cette décision a été suivie par l'éviction du président du conseil d'administration ayant entériné mon contrat. Bref, et vu que je dérange, on fait tout pour ne pas me réintégrer même si on bafoue ostentatoirement les lois de la République et les décisions de justice». Questionné à ce sujet, le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (CNCPPDH), Me Farouk Ksentini, qualifie cette non-reconnaissance de la décision de justice émanant au nom du peuple de très grave. «Ce cas n'est pas isolé. Cela se passe au moment où le président de la République avait appelé, il y a quelques années lors de l'ouverture de l'année judiciaire, à appliquer impérativement les décisions de justice. Sommes-nous réellement dans un Etat de droit ?», s'est-il interrogé. Pour le moment, les responsables de l'Urbab sont prêts à appauvrir l'entreprise, en donnant des indemnités faramineuses à l'ancienne DG, pourvu qu'elle ne soit pas de retour !