Lotus, seule galerie d'art que compte la ville d'Oran, a fermé ses portes. Le monde de la culture s'en retrouve dès lors bien pénalisé. Forte pourtant d'une renommée nationale, voire internationale, cette galerie a disparu de l'espace culturel local, à la grande déception des intellectuels et des amoureux de l'art. «Nous avons vécu trois ans de nomadisme. Nous avons élu domicile à la rue Hochimin, puis à la rue Chelali avant d'atterrir, en janvier 2011, au 3, rue Ramier», relate Moussa Mediene qui tenait cette galerie. Un local a été mis à sa disposition par une entreprise publique qui travaillait en partenariat avec une école privée. Après la résiliation, fin février, du contrat de partenariat conclu entre cette école et l'entreprise publique, Moussa Mediene a été invité à quitter les lieux. «Depuis octobre 2009, nous avons accueilli une trentaine de vernissages, des expositions de peinture et de sculpture», dit-il. La galerie a vu défiler des peintres de renom dont Saïd Chender, enseignant à l'Ecole des beaux-arts de Mostaganem, Abdelkader Belkhrissat, directeur de l'Ecole des beaux-arts de Sidi Bel Abbès, Rezki Zerarti, un des doyens de la peinture algérienne, Salah Hioun, Mahboub de Maghnia et bien d'autres artistes. La galerie a également accueilli une exposition dédiée à la peinture féminine d'une artiste de Mostaganem. Elle a aussi abrité une série de rencontres rentrant dans le cadre du 50ème anniversaire du recouvrement de l'indépendance. «Nous avons aussi accueilli la grande Moudjadiha Anne Steiner, des rencontres sur le nouveau code de l'information, des ventes-dédicaces de livres de beaucoup d'écrivains», relate Moussa, ancien journaliste. «Chaque vernissage drainait des centaines de visiteurs. Nous avions eu des contacts avec des peintres de Tunisie, du Maroc, de Marseille et de Lyon qui ont exprimé leur souhait d'exposer leurs œuvres», dit Moussa. Ce dernier lance un appel aux pouvoirs publics afin de mettre à sa disposition un local pour permettre à la galerie de rouvrir ses portes.