Le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, a évoqué hier une nouvelle politique de développement du secteur des mines. Intervenant lors de l'ouverture d'une rencontre consacrée à la police des mines au siège de son ministère, il a prôné, pour la période 2012-2016, une nouvelle politique publique de développement du secteur minier avec la valorisation du phosphate, du sel, du plomb, du zinc, de l'or, du cuivre et du diamant dans plusieurs régions du pays. Le ministre a indiqué qu'il fallait renouveler les réserves et intensifier les efforts d'exploration qui doivent être menés aussi bien par les entreprises que par l'Etat, car il faut des efforts importants pour connaître ce potentiel, que ce soit dans le Nord ou dans le Sud.Près de 140 sites miniers sur 2000 concessions sont inactifs, selon le président de l'Agence nationale de la géologie et du contrôle minier (ANGCM), Mohamed Tahar Bouarroudj. Ces sites sont à l'arrêt pour plusieurs raisons et, à ce propos, M. Yousfi a appelé à appliquer la réglementation.La rencontre, qui doit se poursuivre aujourd'hui, est centrée sur trois grands points à l'ordre du jour : l'état des lieux avec une présentation de la situation minière, le recensement des infractions et les mesures à prendre pour assainir la situation. Le ministre a relevé que si le potentiel minier de l'Algérie est appréciable, il reste néanmoins méconnu parce que la recherche minière est insuffisante malgré l'important effort fourni par l'Etat. Dans une critique indirecte à son prédécesseur, il a relevé que la carte géologique n'a toujours pas été établie. A ce propos, il a jugé inconcevable que l'Algérie importe 75% de ses besoins en marbre en dépit des réserves qui existent sur son sol. Pour ce qui est de la mission de contrôle de l'ANGCM, M. Yousfi a cité les insuffisances, comme le manque de contrôle concernant la gestion des sites à l'arrêt, le non-paiement des redevances, les atteintes à l'environnement ainsi que la persistance des accidents liés à l'activité minière avec mort d'homme (2 à 3 morts par an). Le ministre a appelé les éléments de la police des mines à être «intransigeants dans l'application de la loi». A propos de la prochaine réunion de l'OPEP et en marge la rencontre, le ministre de l'Energie a indiqué que l'Algérie allait respecter son quota, même si ses capacités de production allaient augmenter. «De nouveaux gisements pétroliers devraient entrer en production d'ici fin 2012-début 2013, ce qui permettra à l'Algérie d'optimiser ses capacités de production, mais cela ne veut pas dire que nous allons augmenter notre production», a indiqué le ministre. Concernant la question de l'offre, M. Yousfi a indiqué : «Nous parlerons de cette question lors de la prochaine réunion de l'OPEP prévue en juin à Vienne.» En ce qui concerne les créances détenues par Sonatrach sur la société suisse Petroplus, qui est en faillite, et qui sont estimées à environ 250 millions de dollars, le ministre a indiqué que Sonatrach suivait l'affaire et qu'elle disposait des moyens nécessaires pour la résoudre.