Le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, a déploré dimanche à Alger le retard accusé en matière d'exploitation du domaine minier national, appelant à plus d'efforts pour rattraper ce retard. "Le potentiel minier de l'Algérie est appréciable mais demeure méconnu, et malgré l'important effort fourni par l'Etat, le développement de ce potentiel reste très limité, alors que la carte géologique nationale n'a toujours pas été établie", a reconnu M. Yousfi lors d'une rencontre sur le secteur minier. La problématique des ressources humaines, notamment la formation, l'utilisation des nouvelles technologies, le faible niveau d'investissement dans le renouvellement des équipements et infrastructures ainsi qu'une production insuffisante pour les besoins du marché national ont été, entre autres, soulevés par le ministre qui juge "inconcevable" que 75% des besoins nationaux en marbre soient importés en dépit des réserves importantes que recèle l'Algérie. M. Yousfi a, en outre, affiché son mécontentement de l'accomplissement des missions de contrôle et de gestion du domaine minier par la police des mines, qui relève de l'Agence nationale de la géologie et du contrôle minier (ANGCM). Il s'agit, en particulier, de la gestion des sites à l'arrêt, le non paiement des différentes redevances et l'application de la loi en matière de protection de l'environnement, indique le ministre, appelant les services de la police des mines à se montrer "intransigeants dans l'application de la loi". Les accidents, parfois mortels, ont été également évoqués par le ministre selon lequel une moyenne de 2 à 3 morts par an en raison d'accidents liés à l'activité minière demeure un "taux élevé". A cet effet, M. Yousfi a insisté sur l'urgence de résoudre ces contraintes et de relancer la recherche et l'exploration car, a-t-il dit, "il est temps pour le secteur minier de récupérer la place qui lui revient dans le développement économique du pays". Evoquant les grandes lignes de la nouvelle politique de développement du secteur minier pour la période 2012-2016, adoptée récemment par le ministère, M. Yousfi a cité en particulier la valorisation du potentiel minier national comme le phosphate, notamment dans les régions de Béjaïa et Sétif, le sel, le plomb zinc, le cuivre, l'or et les pierres précieuses (diamant) dans le Sud. La nouvelle stratégie porte également sur le développement d'une industrie minière nationale particulièrement en ce qui concerne la transformation du phosphate pour la production d'engrais et la réforme du cadre juridique. Ce dernier volet a été notamment ponctué par la création du groupement MANAL (Manadjim Al Djazair) afin de prendre en charge tous les travaux d'exploration, de recherche et d'exploitation minières. Ce groupe est doté de cinq (5) milliards de dinars pour accomplir ses missions, rappelle le ministre. Par ailleurs, sur un ensemble de 2.533 sites miniers, plus d'un demi millier font l'objet d'infractions de différents types, alors que 190 autres font objet de non paiement de redevances. Ce sont les opérateurs privés qui ont enregistré la plus importante part de dépassements, selon des données présentées par des cadres de l'ANGCM lors de la rencontre. En outre, le même organisme vient de lancer une opération portant sur le recrutement d'une trentaine d'agents pour renforcer les moyens humains de la police des mines, indique le président du conseil d'administration de l'ANGCM, Mohamed Taher Bouarroudj.