Hier, les étudiants, encore sous le choc et très en colère, ont organisé une marche pacifique de la cité U Bakhti Abdelmadjid jusqu'au service des urgences du CHU Damerdji où sont toujours hospitalisés 21 des leurs blessés, vendredi dernier dans la soirée, dans une explosion de gaz. «Nous voulons une enquête approfondie et des sanctions exemplaires», scandaient-ils. Apparemment non contents des gesticulations des responsables locaux et des ministres qui ont afflué d'Alger, les potaches ne veulent pas gober les premières mesures prises hâtivement par les pouvoirs publics qui ont mis en prison le directeur de la cité endeuillée et le responsable de la restauration. «C'est facile d'incarcérer ces deux personnes, alors que dans les pays civilisés, ce sont les gros bonnets qui auraient payé, d'abord», tempêtent-ils. Au même moment, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, accompagné du directeur général de la Sûreté nationale et de celui de la Protection civile, confirmait la thèse de l'explosion causée par une fuite de gaz et donnait le chiffre des blessés admis au service de réanimation qui sont au nombre de quatre, dont un dans un état critique, avant d'indiquer : «Les blessés, si cela est nécessaire, seront transférés dans des hôpitaux à l'étranger. La commission d'enquête parviendra à cerner tous les contours de cet accident tragique et réussira à déterminer les responsabilités de chacun.» Et d'affirmer : «Les étudiants m'ont remis une lettre fermée adressée au président de la République.» Par ailleurs, et selon une source crédible, Daho Ould Kablia aurait confié que ses services procéderont à un changement radical dans la wilaya de Tlemcen, dans tous les organismes d'Etat ayant un lien direct ou supposé avec le drame. «Des têtes de responsables considérés comme intouchables tomberont», a révélé cette source.